Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a dénoncé mercredi 20 septembre le rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord, assurant qu’une éventuelle aide militaire serait une provocation envers son pays.
Washington et ses alliées évoquent une possible livraison d’armement nord-coréen pour l’effort de guerre russe en Ukraine. Les tensions entre Séoul et Moscou étaient grandes depuis le début de la guerre, mais elles sont montées à un nouveau d’un cran.
En quelques jours, le ton s’est considérablement durci entre Séoul et Moscou. Après la convocation de l’ambassadeur de Russie en Corée du Sud mardi, le président Yoon Suk-yeol a tenu un discours sans ambiguïté à la tribune des Nations unies :
« Si la Corée du Nord obtient les informations et la technologie dont elle a besoin pour renforcer ses capacités en matière d’armes de destruction massive, en échange d’armes conventionnelles russes, un accord militaire entre la Russie et la Corée du Nord constituerait une provocation visant directement la sécurité et la paix, non seulement de l’Ukraine, mais aussi de la République de Corée. La Corée et ses alliés ne resteront pas les bras croisés. »
Une allusion à un possible changement de position sur l’Ukraine : Séoul participe aux sanctions contre Moscou, vend des armes au pays de l’Otan et envoie de l’aide à Kiev, mais refuse de lui livrer des armes létales. Cette précaution est en partie liée aux bonnes relations, notamment économiques, avec la Russie depuis la chute de l’URSS.
L’influence de Moscou sur la Corée du Nord était également un espoir d’amélioration des relations intercoréennes : il ne fallait donc pas froisser le Kremlin. Mais Yoon Suk-yeol est un partisan de l’alignement total avec Washington, et le sommet entre les présidents nord-coréen Kim Jong-un et russe Vladimir Poutine a fini de refroidir les relations.
Cette semaine, un conseiller de la présidence sud-coréenne assurait que le pays observait déjà depuis « plusieurs mois » des « transactions militaires » entre Moscou et Pyongyang.
RFI