Au Chili, le conseil chargé d’écrire la nouvelle Constitution a approuvé mercredi 20 septembre le concept de protection de « celui qui va naitre », en opposition au droit à l’avortement aujourd’hui possible dans le pays sous trois conditions. L’extrême droite, ainsi que la droite, ont soutenu cette initiative qui pourrait donc empêcher définitivement l’IVG au Chili.
La gauche dénonce un grave retour en arrière et prévient que cette proposition de Constitution pourrait être plus conservatrice que celle actuellement en vigueur, rédigée sous la dictature, mais maintes fois modifiées.
Depuis 2017, le Chili autorise l’avortement dans trois cas : s’il y a eu viol, si le fœtus n’est pas viable, ou si la vie de la femme est en danger.
Il y a un an, lors d’une première tentative de réécriture de la Constitution, le pays était allé plus loin en y inscrivant le droit à l’IVG – sans condition – et c’était alors une première mondiale.
Mais la population avait fini par rejeter cette proposition de texte, et avec elle l’accès inconditionnel à l’avortement.
Aujourd’hui, l’avenir de la nouvelle Constitution est entre les mains de l’extrême droite et de la droite, majoritaires au sein du conseil rédactionnel.
Et à 33 voix contre 17, elles viennent d’approuver un article pour protéger la vie de « celui qui va naître », concédant ainsi des droits à l’embryon. C’est encore plus radical que la Constitution actuellement en vigueur, écrite sous la dictature.
En décembre prochain, si les Chiliens votent « pour » cette nouvelle Constitution, la loi sur l’avortement sous trois conditions serait donc annulée.
En six ans, près de 4 000 femmes ont pourtant avorté en ayant eu recours à la législation chilienne.
RFI