Plus d’une semaine après qu’une crue soudaine de l’ampleur d’un tsunami a ravagé la ville côtière de Derna, rasant des quartiers entiers, Mahmud Erqiq attend toujours de connaître le sort de ses proches portés disparus.
« Nous avons récupéré plus de 20 corps dans des cours et des magasins de mon quartier… mais pour fouiller sous les décombres, nous avons besoin de spécialistes », dit-il.
Peu d’entre eux ont l’espoir de revoir leurs proches vivants.
Dans la ville libyenne de Derna, touchée par les inondations, la brise de la mer Méditerranée se mélange à la puanteur nauséabonde des restes humains ensevelis sous les décombres couverts de boue.
Les corps sont toujours piégés dans des bâtiments détruits et sous les montagnes de boue qui se transforment désormais en poussière étouffante, tandis que les équipes d’intervention d’urgence poursuivent leurs recherches sinistres.
Un nombre incalculable de personnes ont été emportées par les eaux déchaînées et jetées dans la mer lorsque deux barrages en amont ont éclaté tard dans la nuit après les pluies torrentielles de la tempête Daniel qui ont frappé la région le 10 septembre.
Depuis, des centaines de corps ont été rejetés sur les côtes.
Le bilan officiel des morts s’élève à plus de 3 300 – mais le bilan final devrait être bien plus élevé, les organisations humanitaires internationales évaluant jusqu’à 10 000 personnes portées disparues.
Des familles entières ont disparu, a déclaré Mohamad Badr, un habitant de Derna, alors qu’il débarrassait sa maison de la boue et tentait de récupérer les meubles et les articles ménagers qu’il pouvait.
« La famille Bouzid, la famille Fachiani, la famille Khalidi, ce sont des familles entières », raconte à l’AFP cet homme de 23 ans, les mains et les vêtements tachés de boue.
AFP