« Nous ne resterons pas les bras croisés », a prévenu le ministre des affaires étrangères malien alors que la Cedeao évalue la possibilité d’intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat du 26 juillet à Niamey.
La junte militaire, qui a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet, a reçu de nouveau un soutien ferme de la part de son voisin et allié malien, alors que la menace d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour rétablir l’ordre constitutionnel reste d’actualité.
« Le Mali reste fortement opposé à toute intervention militaire de la Cedeao », a déclaré Abdoulaye Diop, représentant la junte malienne à l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), samedi 23 septembre. « Toute intervention militaire au Niger, j’allais dire toute agression, toute invasion de ce pays, constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali, mais aussi à la paix et à la sécurité de la région, et aura nécessairement des conséquences sérieuses. Nous ne resterons pas les bras croisés », a-t-il ajouté.
Le Mali a signé il y a une semaine avec le Niger et le Burkina Faso une alliance défensive qui prévoit une assistance mutuelle en cas d’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des trois pays dirigés par des militaires.
S’en prenant une nouvelle fois à la France et à la « domination néocoloniale », Abdoulaye Diop a d’autre part adressé une « mention spéciale » à la Russie « pour sa solidarité agissante et un engagement fiable tant sur le plan bilatéral que multilatéral ».
La junte a fait de la souveraineté son mantra, a rompu l’alliance avec la France et ses partenaires dans la lutte contre le djihadisme, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Dans ce contexte, elle a poussé vers la sortie la Mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusma), qui doit terminer son retrait express d’ici à la fin de l’année. « Le gouvernement de la République du Mali n’envisage pas de proroger ce délai », a prévenu le ministre.
Le Mali est confronté depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une profonde crise sécuritaire, humanitaire et politique. Et le nord du pays connaît une reprise des hostilités, qui coïncide avec le retrait en cours de la Minusma.
« Le gouvernement rassure les populations maliennes et la communauté internationale que toutes les dispositions sont prises pour assurer la continuité des services de l’État après le départ de la Minusma », a assuré M. Diop. « Le gouvernement de la République du Mali est plus que jamais déterminé à exercer sa souveraineté, asseoir son autorité, toute son autorité sur l’ensemble du territoire national. »
Le Monde