Faisant référence à la relation de son pays avec la Russie, héritée de l’époque où l’Arménie faisait partie de l’URSS, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a jugé les alliances actuelles de l’Arménie « inefficaces »
Les alliances actuelles de l’Arménie sont « inefficaces », a estimé le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ce dimanche 24 septembre, dans une allusion voilée à ses relations de longue date avec Moscou, héritées de l’époque où l’Arménie faisait partie de l’URSS.
« Les systèmes de sécurité extérieure dans lesquels l’Arménie est impliquée se sont révélés inefficaces pour protéger sa sécurité et ses intérêts », a déclaré Nikol Pachinian dans une allocution télévisée.
« L’Arménie n’a jamais renoncé à ses obligations ni trahi ses alliés. Mais l’analyse de la situation montre que les systèmes de sécurité et les alliés sur lesquels nous comptons depuis longtemps se sont fixés pour tâche de montrer notre vulnérabilité et l’incapacité du peuple arménien à avoir un Etat indépendant », a-t-il ajouté.
Manque de soutien face à l’Azerbaïdjan
L’Arménie fait encore partie de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire chapeautée par la Russie, mais avait déjà donné des signes d’éloignement, avant même l’offensive cette semaine au Nagorny-Karabakh de l’armée azerbaïdjanaise, qui a précipité un basculement hors de la sphère d’influence de Moscou.
A Erevan la frustration couvait depuis des mois, devant l’incapacité de la Russie de soutenir l’Arménie face à l’Azerbaïdjan et au manque d’engagement des forces de maintien de la paix russes dans le conflit opposant ces deux Etats voisins.
L’Arménie, qui avait refusé en janvier d’accueillir des manoeuvres de l’OTSC, vient de mener avec les Etats-Unis ce mois-ci des exercices militaires, au grand dam de Moscou.
Une région disputée
En mai 2023, le Premier ministre arménien avait déjà évoqué la possibilité que l’Arménie se retire de l’OTSC, toujours en liaison avec le dossier du Nagorny Karabakh.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan, d’ex-républiques soviétiques, se sont déjà affrontées pour le contrôle de cette région disputée en majorité peuplée d’Arméniens dans deux guerres, l’une dans les années 1990 et l’autre en 2020.
La Russie a parrainé un accord de cessez-le-feu qui a mis fin aux hostilités en 2020 et a déployé sur place des soldats de la paix, qui n’ont pas empêché l’invasion éclair du Nagorny Karabakh par les troupes de Bakou cette semaine.
AFP