Algérie: Loi de finances rectificative (LFR) 2023 : Augmentation des dépenses budgétaires

Le projet de la loi de finances rectificative (LFR) est fin prêt. Il devra être présenté aux députés des deux Chambres du Parlement pour adoption, trois mois seulement avant la fin de l’exercice annuel.

Ce nouveau texte prévoit une augmentation du budget de l’Etat et de nombreuses dispositions juridiques. La LFR table sur un taux de croissance de 5,3% du PIB contre un taux de 4,9% dans la loi des finances initiale, boosté par un taux de croissance de 6,1% du secteur des hydrocarbures et un taux de 4,9% en hors-hydrocarbures.

Le gouvernement justifie ses choix par le fait que «l’économie nationale observe une amélioration des équilibres interne et externe, en raison de la hausse des prix du pétrole qui ont atteint le niveau de 81 dollars en moyenne durantw l’année 2023». Selon ses prévisions, la balance des paiements va enregistrer un excédent de 7,1 milliards de dollars, soit une hausse de 3,4% du PIB, contre le montant de 5,7 milliards prévu dans la loi initiale.

L’amélioration de la balance de paiement est la conséquence donc de la hausse du solde de la balance commerciale qui passe ainsi de 9,4 milliards de dollars à 11,3 milliards de dollars. L’Exécutif mise sur l’augmentation des exportations globales qui doivent atteindre le niveau de 52,8 milliards de dollars, soit une hausse de 6,5 milliards durant ses premières prévisions.

La valeur des exportations des hydrocarbures devrait atteindre 47,5 milliards de dollars contre 38,8 initialement. Le pays a enregistré une hausse du volume des exportations des hydrocarbures. Tandis que les importations devraient connaître, aussi, une augmentation de leur valeur pour atteindre le niveau de 41,5 milliards de dollars, soit une croissance de 12,5% par rapport aux prévisions initiales de la LF-2023.

Quant aux nouvelles dotations budgétaires des programmes, les autorisations d’engagement sont de l’ordre de 15325 milliards de dinars contre  1360,4 milliards de dinars, soit une hausse de 12,5%. Les crédits de paiement sont passés de 13786,83 milliards de dinars à 14706,83 milliards DA, soit un taux de 6,7% d’augmentation.

Dépenses de fonctionnement en hausse

La loi de finances complémentaire, qui est, par définition, une loi rectificative, prévoit donc une augmentation des recettes budgétaires et dépenses budgétaires. Si les recettes seront de l’ordre de 8926 milliards de dinars contre 7091,9 milliards initialement, les dépenses budgétaires connaîtront, pour leur part, une hausse de 6,7%, en passant de 13786,8 milliards de dinars à 14706,8 milliards de dinars.

Ces nouveaux chiffres montrent que le déficit budgétaire s’est rétréci par rapport à la loi initiale puisqu’ il passe ainsi, selon nos calculs, de 6694,9 milliards de dinars à 5780 ,8 milliards de dinars. Mais le déficit budgétaire est bien là encore et est assez important. Le déficit global du Trésor s’est même creusé puisque, ainsi qu’il est rappelé dans ce projet de loi, il avait atteint, en 2022, le niveau de 3087 milliards de dinars (-11,1% du PIB) (hors Fonds de régulation des recettes) contre 2270,9 milliards de dinars en 2021(-10,3% du PIB).

Ce déficit important durant cette période s’explique, selon le document en question, par le fait que les recettes budgétaires (2022) ont augmenté de 21,2% par rapport à 2021 quand les dépenses budgétaires avaient connu une croissance de 29,9%. Et dans ce dernier chapitre, l’on affirme que les dépenses de fonctionnement se taillent la part du lion avec une hausse de 38,2% et les dépenses d’équipement ont connu une croissance de seulement 6,6%.

Ainsi, il est à remarquer que la lecture du nouveau texte ne permet pas de déterminer la part de croissance des dépenses de fonctionnement et celle des dépenses d’équipement.

Même s’il est aisé de déduire, à la faveur des explications avancées dans l’exposé des motifs, que le soutien au pouvoir d’achat ainsi que les différents montants alloués à la solidarité et autres transferts sociaux, dont le gouvernement vient de faire son credo, vont conduire à l’augmentation des dépenses de fonctionnement. Le gouvernement devrait expliciter ce point névralgique. 

elwatan

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