Bourreau du Real Madrid pour clôturer la sixième journée de Liga, l’Atlético rappelle son statut inamovible de troisième force principale dans ce championnat d’Espagne. Que peut-on attendre en 2023-2024 du collectif soudé par Diego Simeone, régulièrement bien placé mais jamais vainqueur d’une compétition lors des deux dernières saisons ?
Álvaro Morata a ouvert le score de la tête pour placer les Colchoneros en position de force. Passé par le Real Madrid entre 2008 et 2014, le buteur espagnol s’est même offert un doublé grâce à un nouveau coup de casque en tout début de deuxième période. Mieux encore : avec la caboche de Griezmann, l’Atlético a inscrit trois buts, tous marqués de la tête (3-1). Admirable d’abnégation pour régner en maître à Madrid, cet Atlético guerrier peut-il performer sur le long terme ?
« Les enfants iront à l’école avec le maillot de l’Atlético »
Au regard des premières échéances de l’exercice 2023-2024, il semble difficile de répondre positivement avec aplomb à la question. Capable d’infliger une raclée historique au Rayo Vallecano pour obtenir la plus grosse victoire de son histoire à l’extérieur en Liga (7-0), les Rojiblancos connaissent aussi des trous d’air, à l’image de cette lourde défaite sur la pelouse du FC Valence après la trêve internationale (3-0).
En Ligue des champions, l’Atlético s’est fait rejoindre dans les dernières secondes contre la Lazio sur un coup de tête assassin d’Ivan Provedel pour percer le mur Jan Oblak (1-1). Après un mois et demi de compétition, l’Atlético semble s’engager dans la digne lignée de ce que le club propose depuis l’arrivée de Diego Simeone à la tête du club, à savoir un adversaire à éviter comme un caillou dans sa chaussure.
Transcendé depuis sa zone technique durant le derby, El Cholo était logiquement satisfait du contenu proposé par l’Atlético après le succès contre le Real. L’Argentin en a profité pour envoyer quelques mots doux à son équipe. « Nous avons joué le match que nos supporters souhaitent voir, évoque Simeone avant d’esquisser un sourire.
Je suis très heureux, car les enfants iront à l’école avec le maillot de l’Atlético de Madrid. Après la défaite à Valence, j’avais dit que je n’étais pas inquiet. Nous sommes entrés très fort dans le match et nous savions que leurs côtés étaient exploitables pour apporter le danger. Les centres au second poteau avaient été étudiés et travaillés, cela s’est avéré payant. Mais le plus grand de tout dans cette victoire, c’était notre état d’esprit.
Quand nous unissons nos forces dans cette démarche, nous devenons compliqués à jouer. À la mi-temps, je leur ai dit qu’à 2-1, nous étions en situation délicate et nous pouvions perdre le match si nous n’allions pas chercher le troisième but. » En championnat comme en coupe, l’Atlético doit être animé par ce désir de gagner, trop souvent mis en retrait ces deux dernières saisons par une stratégie de gagne-petit.
Griezmann, le facteur X
Au-delà de ce succès face au Real, l’Atlético peut enfin compter sur le retour en grande forme d’Antoine Griezmann, deuxième buteur des Matelassiers dans le derby et toujours en quête de son premier titre de champion d’Espagne. « Antoine a le goût de l’effort, juge Simeone. Il n’a aucune difficulté à venir défendre, à reculer, à souffrir, à changer son type de jeu selon les situations. Les jeunes devraient s’inspirer de ses principes. » Des principes qui tendent aussi à l’amour du maillot, une notion en perte de vitesse ces derniers temps.
Courtisé par des clubs saoudiens l’été dernier, Grizou a refusé de quitter son cocon madrilène pour entrer un peu plus dans l’histoire de l’Atlético. Désormais à 13 buts du record absolu détenu par Luis Aragonés et ses 172 réalisations entre 1964 et 1974, le meneur de jeu tricolore apparaît comme l’élément capable de faire passer l’Atlético de troisième sur le podium derrière le duo Real-Barça à futur champion. Après tout, Luis Suárez l’avait bien fait en 2020-2021, quand Griezmann végétait au Barça…
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