Un nouveau bilan des autorités séparatistes du Haut-Karabakh fait état d’au moins 68 morts ce mardi, après la violente explosion d’un dépôt de carburant dans la région majoritairement peuplée d’Arméniens.
Au moins 68 personnes ont péri dans l’explosion lundi d’un dépôt de carburant dans le Haut-Karabakh, ont annoncé mardi les séparatistes de cette région majoritairement peuplée d’Arméniens et où l’Azerbaïdjan a mené une offensive éclair la semaine dernière.
105 personnes portées disparues
« Soixante-huit morts sont confirmées », a déclaré l’entité séparatiste, ajoutant que 290 personnes étaient blessées et 105 portées disparues. Son précédent bilan dressé lundi faisait état d’au moins vingt morts et 280 blessés.
Lundi soir, un dépôt de carburant a explosé dans l’enclave majoritairement peuplée d’Arméniens, faisant au moins 68 morts, 290 blessés et 105 personnes portées disparues, ont annoncé les autorités séparatistes.
Des milliers de réfugiés
Un flot ininterrompu de véhicules transportant des familles et leurs affaires empilées sur les toits se pressait mardi au dernier poste de contrôle azerbaïdjanais avant le territoire arménien, via le corridor de Latchine, rapporte l’AFP.
Selon les autorités arméniennes, quelque 28 120 personnes ont jusqu’à présent fui le Haut-Karabakh pour passer en Arménie.
L’Azerbaïdjan a ouvert dimanche la seule route menant cette région à l’Arménie, quatre jours après la capitulation des séparatistes et un accord de cessez-le-feu qui place le Haut-Karabakh sous le contrôle de Bakou.
Inquiétudes de la communauté internationale
L’Union européenne a réclamé de l’Azerbaïdjan qu’il détaille sa « vision » quant à l’avenir des Arméniens vivant au Haut-Karabakh. Elle souligne dans un communiqué la « nécessité pour la transparence et pour un accès de l’aide humanitaire internationale et de responsables chargés de veiller au respect des droits humains, et d’obtenir davantage de détails sur la vision de Bakou concernant l’avenir des Arméniens du Haut Karabakh en Azerbaïdjan ».
Dans le flot de réfugiés arméniens, l’Azerbaïdjan recherche de possibles auteurs de « crimes de guerre », a indiqué mardi de son côté une source gouvernementale azerbaïdjanaise à l’AFP.
« L’Azerbaïdjan a l’intention d’amnistier les combattants arméniens qui ont déposé les armes au Karabakh. Mais ceux qui ont commis des crimes de guerre pendant les guerres au Karabakh doivent nous être remis », a indiqué cette source.
Lundi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait réaffirmé la promesse que les droits des Arméniens de l’enclave seraient « garantis ».
L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont deux anciennes républiques soviétiques qui se sont affrontées militairement au Haut Karabakh de 1988 à 1994 (30 000 morts) et à l’automne 2020 (6 500 morts). Le bilan de l’invasion éclair de la semaine dernière est de 200 morts, selon la partie arménienne.
ouest-france