La sélectionneure de la Côte d’Ivoire est revenue sur un match qui a marqué sa carrière face au Mali, neuf jours après le match amical entre la Côte d’Ivoire et le Mali qui a tourné court.
Il y a eu trente-neuf oppositions entre la Côte d’Ivoire et le Mali, chez les Hommes dans l’histoire dont la dernière qui s’est terminée en eau de boudin au Stade Ebimpé le 12 septembre 2023. Chez les Dames en revanche, le derby régional se compte du bout des doigts. Mais il y a en un qui est stocké à jamais dans la mémoire de Touré Clémentine, ex-footballeuse internationale et actuelle selectionneure de l’équipe féminine de football de Côte d’Ivoire. C’était en 1998.
Un match amical qui a marqué sa carrière
En pleine préparation de son face à face du 1er tour des éliminatoires de la CAN féminine Maroc 2024, face à la Tanzanie, elle a néanmoins trouvé le temps, entre deux séances d’entraînement à Yamoussoukro et Dar Es Salam, pour se confier à SNA. Et surprise, c’est un match amical qui a marqué sa carrière. Elle a eu des faits d’armes en club avec Espoir de Koumassi et avec la sélection nationale en compétition officielle mais cette partie a été particulière pour elle.
Ce n’était pas une compétition officielle majeure de la CAF mais à une époque où le football féminin n’était pas du tout suivi, ce tournoi était comme une coupe d’Afrique aux yeux de la novice attaquante. Et si elle en a gardé un souvenir impérissable, c’est bien parce qu’il y avait du monde plus que lors de tous ses matches antérieurs réunis. Elle n’a jamais réussi à oublier ce jour. Clémentine Touré n’en est pas capable car c’est son meilleur souvenir de football. Elle s’en délecte encore aujourd’hui.
« Je me souviens de cette rencontre face au Mali comme si c’était hier. C’était en 1998 lors du tournoi Charles Bauza Donwahi dans la commune de Koumassi à Abidjan. Nous avons disputé cette compétition à l’ancien complexe sportif de Koumassi devenu Agora de Koumassi », a-t-elle signifié d’entrée. Clémentine Touré était comme en terrain conquis car elle évoluait dans le club Espoir de Koumassi. Elle était donc chez elle, sur sa pelouse dans le complexe de la commune où elle disputait tous ses matches. De quoi décupler son talent et sa rage de vaincre. La fille de la ville n’a pas déçu les siens.
Elle a livré un match de football mémorable avec une prouesse rare pour une jeune joueuse de son âge. Ne dit-on pas qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années? L’avant-centre ivoirienne a fait sien cet adage le temps de cette rencontre à jamais gravée dans sa mémoire.
Un doublé de Clémentine Touré pour l’histoire
Motivée comme jamais, Clémentine Touré avait été buteuse par deux fois. «Il y avait cinq pays participants à ce tournoi plus l’équipe française de Tremblay Football. La Côte d’Ivoire a terminé 3e en fin de compétition. J’ai disputé en tout quatre matches comme titulaire mais c’est en match de classement face au Mali que j’ai le plus brillé. J’ai inscrit un doublé fantastique pour une victoire 3 à 0 au final.
Sur mon premier but, j’ai scoré après un débordement. Sur le deuxième, j’ai effacé deux défenseures et frappé en pleine lucarne. », confie Touré les yeux pleins d’étoiles, 25 ans après son exploit.
Très jeune à l’époque, 20 ans précisément, la championne d’Afrique 2008 avec la Guinée-Equatoriale, se souvient des mots de son entraîneur. Ce dernier avait eu un speech avec chacune de ses pouliches. Ses mots ont été forts. Ils ont été les catalyseurs de la performance de l’épouse de Haidara Souhalio, sélectionneur de l’équipe locale de football de Côte d’Ivoire.
«Avant ce match, le coach Toualy Barnabé, professeur d’épreuves physiques et sportives, avait eu un entretien avec chacune de ses joueuses. Quand mon tour est arrivé, il m’a dit qu’il me voyait donner la victoire à la Côte d’Ivoire. Il disait qu’avec ma vitesse et mon talent, j’étais capable de tout. Cette discussion m’a tellement mise en confiance que j’ai tout donné pour que nous montions sur le podium et mon doublé nous y a aidé.
J’étais la plus jeune de la ligne d’attaque. Je faisais à peine mes classes sous la tunique orange des Éléphantes. Je jouais avec des aînées bien connues comme Dosso Massandjé, Bamba Mafoumgbè, etc. Des athlètes vedettes à l’époque mais le coach a su agir positivement sur mon mental. Je n’avais même pas encore fêté mes 21 ans. Ce match a été le véritable déclencheur de ma vie de footballeuse », a conclu l’actuel membre du groupe technique de la FIFA pour le football féminin.
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