Des millions de canards vont être vaccinés contre la grippe aviaire afin de tenter de juguler les épizooties à répétition qui touchent les élevages.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se rend ce 2 octobre 2023 dans les Landes et le Gers afin de donner le coup d’envoi de la vaccination des canards contre la grippe aviaire qui décime depuis quelques années les élevages français.
Face à la détresse de la filière devant les épidémies à répétition, des candidats vaccins élaborés par les laboratoires Boehringer Ingelheim et Ceva Santé Animale avaient été testés. Finalement, le marché a été attribué au premier, qui nécessite deux injections. La vaccination devient maintenant obligatoire pour les élevages de canards (Barbarie, mulard, Pékin) de plus de 250 animaux basés sur le territoire métropolitain (sauf la Corse) et dont les produits sont commercialisés.
A noter que si un foyer est détecté dans un élevage où les canards ont été vaccinés, alors ces derniers seront tout de même abattus. « A lui seul, le vaccin n’est pas à même de protéger à 100 % un élevage« , prévient le ministère.
Près de 64 millions de palmipèdes sont concernés par cette campagne nationale d’un montant de plus de 90 millions d’euros (85% pris en charge par l’Etat et 15% par les filières). Marc Fesneau est présent le 2 octobre dans les Landes et le Gers pour assister aux premières vaccinations.
Des épizooties plus fréquentes ces dernières années
Depuis 2020, en France métropolitaine, ces épizooties sont devenues annuelles sur le territoire métropolitain alors qu’elles étaient détectées de manière sporadique auparavant, notamment en 2006. Sur la période 2023, le ministère estime que 402 élevages ont été contaminés, conduisant à l’abattage de 10 millions de volailles.
En outre, la saisonnalité du virus a peu à peu disparu. « En 2022, pour la première fois, le virus s’est installé durablement dans la faune sauvage sédentaire et parmi les oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en France, explique le gouvernement. Cette même année, le virus est pour la première fois revenu d’Afrique avec les migrations ascendantes du printemps, alors qu’il était d’habitude détecté lors des migrations automnales, lorsque les animaux quittent les régions du nord de l’Europe pour aller au sud« .
Une campagne vaccinale rendue possible récemment
Pourquoi avoir attendu 2023 pour tenter une campagne de vaccination ? Le gouvernement évoque, jusqu’à récemment, l’absence d’autorisation européenne adéquate. La vaccination « est désormais possible depuis l’adoption d’un règlement européen le 20 février 2023« , précise le ministère de l’Agriculture.
Venait s’y ajouter une réticence des pays importateurs. « Jusqu’à récemment encore, les techniques d’analyse ne permettaient pas de déterminer si un anticorps détecté sur un animal avait pour origine un acte vaccinal ou la contamination par un virus sauvage« , explique le ministère. Les nouveaux vaccins permettent de lever ce doute.
AFP