Selon le ministère algérien des Affaires étrangères, les autorités nigériennes ont accepté une proposition de médiation algérienne « visant à promouvoir une solution politique à la crise », après le coup d’État du 26 juillet 2023. Le régime militaire au pouvoir à Niamey a toutefois rappelé dans la foulée que la durée de la transition serait uniquement fixée par un « forum national inclusif ».
Selon un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères, le Niger explique avoir « fait part de la disponibilité des autorités nigériennes à examiner l’offre de médiation de l’Algérie ».
L’Algérie affirme qu’elle va va mener une médiation au Niger, deux mois après le coup d’État militaire contre le président Mohamed Bazoum. Alger a reçu, selon le ministère des Affaires étrangères, une notification d’acceptation de la médiation algérienne de Niamey « visant à promouvoir une solution politique à la crise au Niger dans le cadre du plan de règlement présenté par le président Tebboune ».
Selon la même source, cette acceptation ouvre la voie « à la réunion des conditions devant permettre » de surmonter pacifiquement la crise « dans l’intérêt du Niger et de l’ensemble de la région ». Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères, se rendra bientôt à Niamey pour entamer « les discussions préparatoires » avec toutes les parties prenantes pour mettre en œuvre cette initiative.
La proposition algérienne, portée par le président Abdelmadjid Tebboune, remonte à la fin du mois d’août. Alger envisageait alors des discussions politiques, pour un retour à l’ordre constitutionnel, pendant 6 mois maximum, et sous la tutelle d’une autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle, acceptée par tous les bords de la classe politique. Pour présenter ce plan, le chef de la diplomatie a visité trois pays membres de la Cédéao le Nigéria, le Bénin et le Ghana.
Il y a un mois et demi, le général Tiani évoquait une transition qui ne pourrait pas dépasser trois ans, dont les orientations seraient fixées par un dialogue national. Pour le moment, Niamey n’a pas encore réagi. Mais reste aussi à convaincre les autres acteurs de la crise. Car pour le moment, les pro-Bazoum sont très loin d’accepter ce schéma.
« La médiation algérienne n’est pas du tout ce qu’il faut », prévient un très proche du président Mohamed Bazoum renversé. La même source voit derrière ce plan, la main de l’ancien président Nigérien Mahamadou Issoufou.
Du côté de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), il y a plus que des grincements de dents, rapporte notre correspondant dans la région, Serge Daniel.
« L’Algérie n’est pas membre de la Cédéao, et en plus elle ne nous a pas consulté dans les détails », confie un diplomate de la présidence de l’institution régionale. Cette réaction est partagée par l’entourage de plusieurs chefs d’État de pays membres de la Cédéao.
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rfi