Après le vote in extremis d’une loi pour financer provisoirement l’État fédéral, le speaker républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy est sous la menace d’une révocation sous l’impulsion de son aile droite.
Le représentant de Floride Matt Gaetz l’avait promis. Si Kevin McCarthy avait recours aux voix démocrates pour éviter un « shutdown », il lancerait une motion pour le faire partir. Il a tenu parole. Dans la soirée de lundi, il a déposé un texte qui va obliger l’ensemble de la Chambre des représentants à se prononcer sur le maintien ou non du speaker. Une manœuvre procédurale, très rarement utilisée dans l’histoire parlementaire américaine.
Si Matt Gaetz peut le faire, c’est que pour être élu au bout de quinze tours de scrutin en janvier, Kevin McCarthy avait fait d’énormes concessions, acceptant notamment qu’un seul membre de sa majorité puisse forcer un tel vote. Depuis, les partisans de la ligne dure des républicains agitaient la menace, non sans cruauté.
Accord sur le financement de l’aide à l’Ukraine
Ce que Matt Gaetz, très proche de Donald Trump reproche à Kevin McCarthy, c’est d’avoir conclu un accord secret avec Joe Biden pour poursuivre le financement de l’aide militaire à l’Ukraine. L’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Même si le président américain a lui-même publiquement évoqué cet accord dimanche, Kevin McCarthy refuse de confirmer.
Plusieurs républicains se disent déjà prêts à voter contre leur leader. Certainement assez pour que l’intéressé ait besoin de l’appui d’une partie des démocrates pour rester en poste. Il n’y a pas encore de décision, mais un soutien, même partiel, ne sera sans doute pas gratuit et les éventuelles concessions devraient encore alimenter la colère des ultra-républicains.
AFP