Dernier buteur lensois en Ligue des champions à Bollaert en 2002, l’ancien attaquant nigérian John Utaka explique à l’AFP en quoi marquer en Coupe d’Europe dans ce stade « mythique » est « exceptionnel », avant le choc Lens-Arsenal mardi 3 octobre
Lors de la dernière campagne de Ligue des champions du RC Lens, en 2002-03, vous avez marqué à domicile contre le Bayern Munich (1-1) et l’AC Milan (2-1). Quels étaient vos sentiments à ce moment ?
John Utaka : C’est extraordinaire, Bollaert, à chaque fois que l’on joue, en championnat ou en Coupe d’Europe, le public est formidable. Il n’y a rien à dire. Ce n’est que du bonheur. Cette année-là, on avait une très, très bonne équipe, qui nous permettait d’avoir des occasions, des joueurs au milieu de terrain qui nous donnaient des bons ballons, qui créaient des occasions de but.
À chaque fois que je repense à ça, ou que je regarde les buts, ça me fait plaisir, parce que c’était ma première année en France et c’était ma première Coupe d’Europe, et arriver à marquer contre le Bayern Munich et l’AC Milan, c’était un truc exceptionnel pour moi.
Entendre la musique de la Ligue des champions dans ce stade devait être impressionnant ?
Bollaert est un stade mythique, il y a aussi des matches de Coupe du monde qui ont été joués là-bas, c’est un stade réputé en France et même à l’étranger. À chaque fois que l’on joue là, c’est un sentiment particulier, c’est exceptionnel. Entendre cette musique dans ce stade, ça donne la chair de poule, tu sais que tu y es.
A part la Coupe du monde, il n’y a pas de compétition plus élevée que la Ligue des champions. C’est une mini-Coupe du monde avec de grandes équipes et les meilleurs joueurs. Il faut répondre présent dans ces moments-là.
Avez-vous l’impression d’être entré dans le cœur des Lensois à ce moment-là ?
Je pense, mais tout était dans la continuité ensuite. J’ai marqué contre Milan et le Bayern, mais il fallait continuer à rendre les gens heureux, faire des bons matches et marquer des buts. Parce que les gens paient des billets pour venir au stade, donc le plus important est de vivre à fond sa passion, pour moi et pour les supporters.
Le public lensois est familial, très proche des joueurs, il vit le football. C’est une relation entre le public et les joueurs très spéciale. Demain (mardi), le public va mettre la pression pour essayer de gagner ce match qui est important, contre Arsenal. Tout le monde sait que le public lensois est le meilleur, ou en tout cas un des meilleurs publics français.
Je souhaite que Lens gagne, ils ont des arguments et une bonne équipe solide, avec Elye Wahi qui a retrouvé son dynamisme. Ils sont capables de battre n’importe quelle équipe dans ce stade.
Lens face au défi Arsenal
Fort d’une confiance retrouvée, Lens va fêter le retour de la Ligue des champions dans son Stade Bollaert en se frottant donc à Arsenal, cador du groupe B et bien supérieur en apparence. Ce match face aux Londoniens, déjà en tête de leur poule après leur balade contre le PSV Eindhoven (4-0), constitue pour les joueurs du club artésien un sommet de leur carrière, bien plus haut à leurs yeux que les joutes de Ligue 1, même celles face au Paris Saint-Germain ou contre le rival lillois.
Une victoire face au vice-champion d’Angleterre en titre, actuel troisième, au tout autre budget et aux joueurs de renommée internationale – Bukayo Saka, Martin Ødegaard, Declan Rice pour ne citer qu’eux – entrerait directement dans le livre d’or des exploits du club nordiste.
RFI