Le parlement arménien a entamé mardi des débats sur la ratification du statut de Rome de la Cour pénale internationale, projet jugé « extrêmement hostile » par Moscou, son allié traditionnel avec qui les relations se sont considérablement tendues.
Eghiche Kirakosian, un responsable arménien chargé des affaires de justice internationale, a jugé que rejoindre la CPI «créait des garanties additionnelles pour l’Arménie» face à l’Azerbaïdjan, qui vient de remporter une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh.
Ratifier ce statut garantirait qu’une potentielle invasion de l’Arménie «relèvera de la compétence de la CPI», ce qui aura un «effet dissuasif», a-t-il déclaré aux élus arméniens.
Ce projet suscite la colère de la Russie, la CPI ayant émis au printemps un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine.
Jeudi, le Kremlin avait jugé que le simple fait d’envisager une adhésion était «extrêmement hostile».
«Nous espérons bien sûr que ces décisions ne vont pas avoir d’impact négatif sur nos relations bilatérales», avait ajouté le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Les relations entre l’Arménie et la Russie traversent une zone de turbulences, Erevan accusant Moscou de l’avoir abandonné face à l’Azerbaïdjan, bien plus riche et mieux armé – ce que le Kremlin nie.
Ces derniers mois, le premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est rapproché des Occidentaux, espérant de l’aide, en organisant même des exercices militaires avec les États-Unis.
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