Le républicain Matt Gaetz a vu sa notoriété changer de dimension aux États-Unis après avoir œuvré à faire chuter mardi le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy.
Il est incontestablement l’un des élus du Congrès des États-Unis le plus détesté par les démocrates, et désormais par une partie de son propre camp : en faisant chuter mardi 3 octobre le président de la Chambre des représentants, le républicain Matt Gaetz a vu sa notoriété changer de dimension.
L’homme de 41 ans a déposé lundi la motion de censure qui a permis de destituer Kevin McCarthy vingt-qautre heures plus tard. Une déflagration politique inédite sur la colline du Capitole.
Pour réussir ce coup retentissant, Matt Gaetz a rallié un petit nombre de représentants issus comme lui de la frange la plus radicale du Parti républicain ; puis ils ont fait basculer la majorité en apportant leurs voix aux démocrates.
Cet élu de Floride, jusque-là relativement peu connu du grand public – en tout cas pour son travail parlementaire – a très probablement éprouvé une satisfaction longuement attendue : celle d’écarter un chef républicain avec qui il entretenait des relations acrimonieuses.
Déjà en janvier 2023, lors de la course d’obstacles qu’avait été l’élection de Kevin McCarthy au perchoir de la Chambre, Matt Gaetz s’était illustré parmi les « Never Kevin » (les « anti-Kevin »), des élus qui refusaient de voter pour l’élu de Californie, en qui ils disaient ne pas avoir confiance.
Avant cet épisode tendu, le nom de Matt Gaetz s’est souvent retrouvé associé à des affaires peu flatteuses, voire pire. Il a été accusé d’avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille mineure, une allégation qu’il a récusée en se disant victime de l’establishment.
Droite extrême
Un mode de défense auquel le quadragénaire aux costumes soignés, au sourire d’acteur hollywoodien et à la mèche toujours impeccablement coiffée, a souvent eu recours.
« Je suis l’homme le plus ciblé par les enquêtes au Congrès des États-Unis », a ainsi déclaré lundi le bouillonnant représentant, une phrase semblant par ailleurs s’inspirer directement de la rhétorique de Donald Trump, dont il reste l’un des plus fidèles lieutenants.
Il avait auparavant publié sur les réseaux sociaux un montage photo de son crâne cerné par une quinzaine d’armes à feu.
Il faut dire que Matt Gaetz a d’autres faits d’armes présumés à son passif.
On lui a reproché de possibles détournements de fonds publics, des faits directement visés depuis deux ans par une enquête de la commission d’éthique de la Chambre des représentants. Et puis une consommation illégale de stupéfiants, une conduite en état d’ivresse ou encore d’autres abus incompatibles avec la probité normalement attendue d’un « congressman ».
Sur une note plus légère, ce fils d’un responsable politique qui a présidé le Sénat de la Floride a vécu dans sa jeunesse dans la maison ayant servi de décor au film « The Truman Show », réalisé par Peter Weir et sorti en 1998 avec Jim Carrey dans le rôle principal.
Sur le plan politique, opposé au droit à l’avortement, ouvertement climatosceptique, défenseur du lobby des armes à feu, propagateur de la théorie complotiste du grand remplacement, Matt Gaetz épouse pratiquement toutes les positions de la droite américaine la plus extrême.
AFP