Mamadou Camara, un Malien champion de lutte canarienne

Arrivé aux Canaries à l’âge de 15 ans, le jeune ressortissant malien Mamadou Camara ne savait pas situer l’archipel sur la carte et encore moins comment pratiquer la lutte canarienne. Treize ans plus tard, il est le pilier A, le membre de l’équipe qui, grâce à sa force et sa technique, peut vaincre les adversaires les plus redoutables. Il est aujourd’hui une référence pour les jeunes Africains qui viennent dans les îles en bateau, qu’il conseille et initie dans ce sport indigène.

L’histoire de Mamadou Camara est similaire à celle de centaines d’enfants qui, poussés par le désir d’avoir un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs familles, ont décidé de monter sur un bateau pour l’Europe sans être conscients du risque que le voyage représentait pour leur vie. Cependant, sa relation avec la lutte canarienne a « tout changé », explique le jeune homme dans une interview à Efe, dans laquelle il admet que, sans ce sport, il n’aurait pas découvert l’une de ses plus grandes passions, encore moins une opportunité d’emploi qui lui a permis de s’installer à Tenerife.

Après avoir laissé sa famille à Bamako, en 2008, et embarqué sur une pirogue depuis la Mauritanie avec 75 autres personnes, dont son cousin qui, étant majeur, a rapidement été renvoyé dans son pays, Mamadou Camara, est entré dans un centre pour mineurs étrangers non accompagnés, où il a découvert le combat canarien. Au début, ce sport était le prétexte pour pouvoir quitter le centre et aller sur un terrain pour s’entraîner et cela lui servait aussi à essayer d’oublier une solitude qui l’angoissait et lui faisait repenser sa vie aux Canaries. Peu de temps après, c’est devenu « une leçon de vie ».

« Sans la lutte canarienne, je ne serais pas resté aux îles Canaries », affirme le jeune homme de 29 ans, très célèbre comme s’il était footballeur du championnat espagnol dans les villes des îles où la passion pour ce sport est entretenu. Sans la lutte, confie-t-il, il serait peut-être rentré au Mali avec sa famille ou parti en Hollande ou en France, où il a des parents. Un sport qu’il a aimé et qu’il maîtrise parfaitement. « Ma façon de combattre est différente, je ne suis pas de ceux qui lâchent », confie Mamadou, qui pèse 140 kg et mesure 1m94. Une taille qui lui permet d’offrir au public le spectacle qu’il réclame, lors d’un combat.

Fier que son équipe soit vainqueur du championnat de Tenerife, ces trois dernières années, Mamadou Camara considère que la lutte canarienne, née à l’époque préhispanique, est « unique » et est aussi le « sport des îles Canaries ». Conscient de son talent et des attentes de son entourage, il reconnaît qu’il doit « être préservé et promu davantage ». La noblesse de ce sport et le respect qu’il exige lui ont fait aimer cette discipline dan la quelle il caracole en tête. Et ses principales caractéristiques que sont ses capacités de combattant à déséquilibrer l’adversaire sans le blesser font de lui un champion aimé aux Iles Canaries.

Source: afrik

 

1 Commentaire
  1. sound of bamboo water

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