Des chercheurs de l’Institut Curie ont précisé le mécanisme d’action d’une enzyme qui répare l’ADN, même au niveau des cellules cancéreuses. Un inhibiteur de cette enzyme pourrait notamment aider à lutter contre les cancers du sein et de l’ovaire.
Les cassures double-brin de l’ADN sont des lésions délétères qui menacent l’intégrité du génome. Si plusieurs systèmes de réparation — comme la recombinaison homologue — viennent restaurer ces dommages, près de la moitié des cancers du sein et de l’ovaire sont liés à la défaillance de ces systèmes biologiques au cours de la division cellulaire.
Des chercheurs de l’Institut Curie ont identifié un espoir thérapeutique dans le traitement des cancers du sein et de l’ovaire. Ce nouvel acteur de la réparation de l’ADN, la polymérase theta ou PolꝊ, n’est pas bénéfique puisqu’il permet aux cellules cancéreuses de se restaurer pendant la mitose.
Un inhibiteur de PolꝊ pour déjouer les cancers ?
« Nous scrutons les mécanismes que la cellule met en place pour réparer son ADN, permettant notamment la survie des cellules cancéreuses. C’est grâce à la compréhension de tels mécanismes que nous pouvons échafauder de nouvelles pistes pour déjouer le cancer », a expliqué le Dr Raphaël Ceccaldi, chercheur Inserm et chef d’équipe à l’Institut Curie.
En effet, la recherche publiée dans Nature met en évidence le rôle potentiel d’un inhibiteur de PolꝊ pouvant bloquer l’action de cette enzyme et ainsi conduire à la mort des cellules cancéreuses.
« Nos découvertes sur le rôle et le fonctionnement de la polymérase théta dans le maintien de l’intégrité du génome nous laisse entrevoir des perspectives thérapeutiques nouvelles contre le cancer, notamment du sein et de l’ovaire », s’est enthousiasmé le chercheur.
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