Dans le dernier rapport ‘’Africa’s Pulse’’, la Banque mondiale indique les mesures qu’il faut prendre pour faire face à la régression économique en Afrique.
Même si le rapport ‘’Africa’s Pulse’’ note quelques points positifs, dans l’ensemble, les taux de croissance actuels en Afrique subsaharienne ne sont pas suffisants pour créer suffisamment d’emplois de qualité et répondre à l’augmentation de la population en âge de travailler.
En effet, selon la Banque mondiale, les schémas de croissance actuels ne créent que 3 millions d’emplois formels par an, laissant ainsi de nombreux jeunes sous-employés et dépendant d’emplois occasionnels, partiels et précaires qui ne leur permettent pas de tirer pleinement parti de leurs compétences.
La création d’opportunités d’emplois pour la jeunesse devra entraîner une croissance inclusive et transformer l’essor démographique du continent en un dividende économique. »L’opportunité considérable que représentent les transitions démographiques observées dans d’autres régions souligne l’urgence du défi de l’emploi en Afrique subsaharienne », explique Nicholas Wooley, économiste à la Banque mondiale, qui a contribué au rapport.
»Pour relever ce défi, il est nécessaire de développer un écosystème facilitant le développement du secteur privé et la croissance des entreprises, ainsi que le développement de compétences qui répondent à la demande des entreprises », ajoute-t-il.
Ainsi, le rapport identifie une série de politiques visant à dépasser les obstacles et à stimuler la création d’emplois en Afrique subsaharienne. Il s’agit de mettre en place des réformes »efficaces » du secteur privé orientées vers une concurrence accrue, de l’application uniforme de politiques, quels que soient la taille des entreprises et l’alignement des réglementations entre partenaires commerciaux régionaux.
La réglementation de la concurrence en est encore à ses débuts sur le continent. Cependant, les gouvernements peuvent contribuer à identifier et soutenir la croissance d’entreprises en phase de démarrage, grâce à des pratiques de passation de marchés plus inclusives et à la promotion d’entreprises locales à l’étranger, selon »Africa’s Pulse ».
En effet, la Banque mondiale note qu’il est important de stimuler le commerce intra-africain pour favoriser la croissance économique. Pour cela, il faut éliminer les obstacles au commerce, promouvoir l’intégration régionale et faciliter les échanges transfrontaliers. Une plus grande intégration économique régionale peut contribuer à renforcer la compétitivité des pays africains sur le marché mondial. Il est également souligné la nécessité d’investir dans l’éducation pour stimuler les métiers semi-spécialisés dans la région.
»Les interventions améliorant l’apprentissage scolaire se révèlent plus efficaces que celles se concentrant seulement sur l’assiduité scolaire, tandis que l’enseignement professionnel peut être utile pour s’attaquer au sous-emploi et répondre aux besoins des personnes n’ayant pas bénéficié d’une éducation lorsqu’ils étaient enfants », souligne la Banque mondiale.
Car, d’après elle, l’éducation des filles et l’accès des femmes à l’emploi peuvent réduire les pertes potentielles de productivité associées à la mauvaise affectation de la main-d’œuvre féminine.
D’ailleurs, le rapport indique que le développement d’une industrie manufacturière à forte intensité de main-d’œuvre semble manquer en Afrique, ce qui limite davantage les effets en matière de création d’emplois indirecte dans les services de soutien et le commerce international. Ceci s’expliquerait notamment par le manque de capital qui continue à entraver la transformation structurelle nécessaire à la création d’emplois de qualité.
»Alors que la région représente 12 % de la population active mondiale, l’Afrique subsaharienne ne possède que 2 % du stock de capital mondial. Cela implique que les habitants d’Afrique subsaharienne ne disposent pas d’autant d’actifs leur permettant d’être aussi productifs que dans d’autres régions », révèle la Banque mondiale.
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