Le procès de deux Rwandais accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi en 1994 s’ouvre ce lundi 9 octobre devant la Cour d’assises de Bruxelles. C’est le sixième procès de ce type organisé par la Belgique, en vertu de la compétence universelle. Pierre Basabose et Séraphin Twahirwa avaient été arrêtés en 2020. Présentés comme des proches de l’ancien président Juvénal Habyarimana, ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes de génocide.
Selon l’acte d’accusation, Pierre Basabose était un riche homme d’affaires avant le génocide, un membre influent du MRND, le parti au pouvoir, et un actionnaire majeur de la Radio Télévision Libre des Mille collines, chaîne de propagande anti-tutsi.
Il aurait également armé et financé des miliciens à Kigali avant et pendant les massacres. Il comparaît près de trente ans après les faits, à 76 ans, et alors qu’une expertise psychiatrique a conclu à sa démence sénile. La question de son aptitude à suivre les débats risque donc d’être soulevée lors des premières audiences.
À ses côtés, sur le banc des accusés, Séraphin Twahirwa, 66 ans, haut fonctionnaire au début des années 1990. Il est accusé d’avoir été un important chef de milice interahamwe dans le quartier de Gikondo à Kigali, d’avoir activement participé aux massacres et commis des viols entre janvier et juillet 1994. L’organisation puis le déroulement du génocide dans la capitale rwandaise sera donc au coeur des débats.
Une quinzaine de victimes a déjà prévu de se porter parties civiles. Quarante témoins viendront spécialement du Rwanda pour ce procès qui doit durer jusqu’à début décembre.
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