L’OMS demande un corridor humanitaire vers Gaza

Au quatrième jour après l’attaque du Hamas contre Israël, le bilan provisoire est toujours de plus de 1.600 morts donc 900 victimes israéliennes. L’armée israélienne a annoncé ce mardi matin avoir « plus ou moins repris le contrôle » à la frontière de Gaza. Selon le porte-parole, environ 1.500 corps de combattants du Hamas ont été retrouvés sur le territoire.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé mardi l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la bande de Gaza bouclée et bombardée par les forces israéliennes après des attaques du Hamas qui ont fait des centaines de morts en Israël. « Un couloir humanitaire est nécessaire pour acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations », a déclaré un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic lors d’un briefing de l’ONU à Genève.

Il a précisé que l’organisation y travaillait avec des « partenaires ». Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au Caire lundi à l’occasion d’une réunion régionale de l’organisation, s’est entretenu avec Abdel Fattah al-Sissi, le chef de l’Etat égyptien dont le pays partage une frontière avec Gaza, afin d’évoquer la possibilité d’acheminer les produits indispensables pour les soins et le bon fonctionnement des hôpitaux. « Nous avons besoin de ces fournitures. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner sans carburant, sans électricité. Les fournitures que nous avons prépositionnées sont déjà à un bas niveau, nous avons donc besoin que ces fournitures arrivent », a insisté M. Jasarevic.

Le bilan monte à quatre Français tués dans l’attaque du Hamas

Quatre Français ont été tués dans l’attaque du Hamas contre Israël, selon un nouveau bilan publié mardi par le ministère des Affaires étrangères. « La France déplore le décès tragique de deux autres ressortissants français, ce qui porte à quatre le bilan des victimes françaises des attaques terroristes menées par le Hamas », a affirmé le Quai d’Orsay, dans un communiqué. Parmi les Français tués figure Avidan T., 26 ans, un jeune Français originaire de Bordeaux (sud-ouest) et vivant en Israël, ont annoncé mardi le consistoire de Bordeaux et le député des Français de l’étranger Meyer Habib (droite), qui avait signalé lundi la disparition du jeune homme.

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de l’offensive samedi, et 2.616 blessées, selon les autorités. Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées et 3.727 blessées, selon les autorités locales. Nombre de ressortissants d’autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l’offensive, notamment 18 Thaïlandais, 10 Népalais, 11 Américains, sept Argentins, deux Ukrainiennes, un Russe, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien.

Par ailleurs, « nous sommes sans nouvelles de treize compatriotes dont la situation est considérée comme très inquiétante, dont certains ont très probablement été enlevés », a précisé le ministère français des Affaires étrangères, qui avait annoncé la veille qu’un enfant de 12 ans se trouvait parmi les personnes portées disparues. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a enlevé quelque 150 personnes sur le territoire israélien. Près de 62.000 ressortissants français sont enregistrés auprès du consulat général à Tel-Aviv et 25.000 à Jérusalem, toujours selon le ministère des Affaires étrangères. En outre, « de nombreux Français de passage se trouvent actuellement sur place ».

L’objectif « est d’obtenir des informations sur les victimes et les circonstances de leur décès pour décider de l’ouverture ou non d’une ou plusieurs enquêtes et définir la ou les qualifications qui pourraient être données aux faits », a-t-il précisé. Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi à Paris et dans plusieurs villes en région pour manifester leur soutien à Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Plus de 187.500 déplacés dans la bande de Gaza depuis samedi

La guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël a déplacé plus de 187.500 personnes à l’intérieur de la bande de Gaza depuis samedi, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « Le nombre de personnes déplacées s’est considérablement accru dans la bande de Gaza, s’élevant à plus de 187.500 depuis samedi. La plupart se réfugient dans les écoles de l’UNRWA », l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a déclaré mardi un porte-parole d’Ocha, Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.

L’UNRWA va lancer cette semaine un appel de fonds pour faire face aux besoins humanitaires croissants de la population, a indiqué pour sa part la directrice de la communication de l’agence onusienne, Tamara Alrifai, en visioconférence depuis Amman. Elle a expliqué que l’agence onusienne dispose de 54 écoles dans la bande de Gaza qui peuvent servir de refuge, avec les équipements nécessaires. Mais elle a souligné que ce n’était pas suffisant pour répondre aux besoins.

Le siège total de Gaza est « interdit » par le droit international humanitaire, a rappelé l’ONU

Le siège total de la bande de Gaza, annoncé lundi par le ministre israélien de la Défense, est « interdit » par le droit international humanitaire, a rappelé l’ONU mardi. « L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk dans un communiqué.

Le Haut-Commissariat rappelle que « toute restriction à la circulation des personnes et des biens visant à mettre en oeuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires, sinon elle peut constituer une punition collective. » Volker Türk s’est dit « profondément choqué et indigné par les allégations d’exécutions sommaires de civils et, dans certains cas, d’horribles massacres perpétrés par des membres de groupes armés palestiniens. »

Il a demandé à ces groupes de  » libérer immédiatement et sans condition tous les civils capturés et toujours détenus. » « La prise d’otages est interdite par le droit international », a-t-il souligné. Il a également indiqué que selon les informations dont disposent ses services, les bombardements de Gaza par les forces armées israéliennes ont fait « des victimes civiles ».

Trois journalistes palestiniens ont été tués tôt mardi par une frappe aérienne israélienne visant un immeuble résidentiel près du port de pêche de la ville de Gaza, ont annoncé un syndicat de journalistes et un fonctionnaire.

Le syndicat local des journalistes a annoncé dans un communiqué « le martyre de trois journalistes dans la bande de Gaza lors de l’agression israélienne en cours ». Le directeur du bureau des médias du gouvernement dirigé par le Hamas, Salameh Maarouf, a donné les identités des victimes : Said al-Taweel, Mohammed Sobboh et Hisham Nawajhah.

«Environ 1.500 corps» de combattants du Hamas retrouvés en Israël

Israël a annoncé mardi avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol, quatre jours après l’offensive de grande ampleur lancée depuis la bande de Gaza par le mouvement islamiste palestinien, qui a enlevé quelque 150 personnes sur le territoire israélien. Après avoir franchi samedi matin la barrière frontalière qu’Israël considérait imprenable, des hommes armés du Hamas s’étaient engouffrés dans des localités juives du sud d’Israël, étaient allés de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener à Gaza.

L’armée israélienne pilonne depuis cette enclave palestinienne contrôlée depuis 2007 par le Hamas, après les attaques terrestres, aériennes et maritimes sans précédent du mouvement islamiste, qui ont provoqué la sidération en Israël où elle sont comparées aux attentats 11 septembre 2001. « Nous sommes déjà au coeur de la campagne mais ce n’est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force », a averti lundi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

« Environ 1.500 corps de (combattants) du Hamas ont été retrouvés en Israël autour de la bande de Gaza », a déclaré mardi le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne dont les propos témoignent de l’ampleur de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël. L’armée avait jusque-là évoqué un millier de combattants palestiniens infiltrés.

Menace d’exécution des otages

Le Hamas a menacé lundi soir d’exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza au troisième jour de l’offensive massive déclenchée par le mouvement islamiste palestinien, qui a fait plus de 1.600 morts de part et d’autre. Cette menace intervient après le « siège total » imposé lundi par Israël à la bande de Gaza contrôlée depuis 2007 par le Hamas. Elle est pilonnée par l’armée israélienne en réponse à l’attaque meurtrière sans précédent lancée samedi par le Hamas par voie de terre, d’air et de mer, comparée par Israël aux attentats du 11 septembre 2001.

Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir repris le « contrôle » des localités du sud du pays prises pour cible, où des combattants du Hamas ont lancé leur attaque surprise. « Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons les vaincre avec de la force, énormément de force », a promis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais le Hamas a mis en garde Israël. « Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l’exécution d’un des otages civils (…). L’ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu’ils comprennent », a-t-il menacé dans un communiqué.

Près de 150 personnes ont été enlevées en Israël par le Hamas, selon le gouvernement israélien. Les Etats-Unis, qui ont commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, ont affirmé lundi soir n’avoir « aucune intention d’envoyer des troupes », selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. De son côté, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas, et lui a notamment affirmé qu’il travaillait à empêcher « une expansion » du conflit, a rapporté mardi l’agence de presse officielle saoudienne.

« Massacre » dans une rave party

Selon l’armée israélienne, plus de 900 Israéliens ont été tués depuis le début de l’offensive samedi. Le ministère israélien de la Santé a également fait état de 2.616 blessés. Samedi, 250 personnes ont été tuées dans une rave party organisée dans le désert israélien près de la bande de Gaza. « Ils ont massacré les gens de sang-froid d’une façon absolument inconcevable », témoigne Moti Bukjin, le porte-parole de l’ONG Zaka, qui a participé à la collecte des corps.

Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées et 3.727 blessées, selon les autorités locales. Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens. Israël a retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il garde le contrôle de l’espace aérien et des eaux territoriales et a imposé un blocus depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l’enclave palestinienne.

« Jérusalem, ville fantôme »

Nombre de ressortissants d’autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l’offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, 11 Américains, sept Argentins, deux Ukrainiennes, deux Français, un Russe, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien, selon les autorités de ces pays. Depuis l’attaque du Hamas, « Jérusalem est une ville fantôme », déclare Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne visiblement très inquiète de la suite des événements. « Les gens ont peur, ils doivent aller travailler, mais ils craignent d’être maltraités dans les rues israéliennes à cause de la guerre ».

Après avoir franchi la barrière frontalière qu’Israël considérait imprenable, des combattants du Hamas se sont engouffrés dans des localités juives du sud du pays. Là, des hommes armés sont allés de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener à Gaza. L’offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines de combats.

Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive majeure pour « mettre fin aux crimes de l’occupation ». L’attaque du Hamas a été condamnée par de nombreux pays occidentaux. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tout en reconnaissant les « inquiétudes légitimes d’Israël pour sa sécurité », s’est dit « profondément bouleversé » par l’annonce des autorités israéliennes du « siège complet » de la bande de Gaza.

L’Allemagne, les Etats-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont pour leur part publié un communiqué commun lundi soir, dans lequel les cinq puissances déclarent qu’elles « soutiendront les efforts d’Israël pour se défendre » et condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas ». Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui mis en garde Israël contre une attaque « indiscriminée » de civils à Gaza, qui « ne ferait qu’accroître les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la région ».

europe1

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