En réponse aux aspirations des parties prenantes et des acteurs économiques, le Maroc prévoit de mettre en place une nouvelle stratégie dans le domaine du transport maritime afin d’assurer une navigation commerciale sûre et efficace, visant à servir sa souveraineté et à promouvoir son développement économique et social, tout en tenant compte des tendances mondiales dans ce domaine.
Le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, a expliqué que le transport maritime des passagers et le transport côtier des marchandises sont des domaines permettant de développer la base de la flotte nationale, soulignant que son département travaille à établir un nouveau système pour l’exploitation des lignes maritimes de transport de passagers entre les ports marocains et leurs homologues européens afin de diversifier les lignes maritimes et de fournir une capacité d’accueil répondant aux besoins des passagers et des acteurs économiques, tout en améliorant la qualité des services et en exerçant un certain contrôle sur les tarifs.
En réponse à une question parlementaire sur la « navigation maritime », Abdeljalil a souligné que son département étudiera également la possibilité d’utiliser la valeur ajoutée offerte par l’activité de transport côtier pour le transport des marchandises, afin de réduire le volume du transport routier des marchandises et de faciliter l’accès à différentes régions du royaume, tout en assurant l’approvisionnement vital en carburants et autres, en respectant l’environnement et en fournissant de l’énergie.
Selon le ministre du Transport, le marché international du transport maritime connaît une « concentration et un contrôle » par un petit nombre de compagnies maritimes, avec 25 compagnies maritimes internationales spécialisées dans le transport de conteneurs contrôlant 92 % de la capacité mondiale disponible pour le transport de conteneurs, dont 10 compagnies détenant 83 % de la part de marché de ce type de transport.
L’enregistrement des navires dans des registres internationaux ou parallèles est une orientation stratégique pour les compagnies maritimes mondiales en raison des avantages offerts par ces registres en termes d’enregistrement des navires, de fiscalité et d’emploi des marins. Abdeljalil a souligné que la part de la flotte enregistrée représente environ 70 % de la flotte mondiale, indiquant que ces tendances mondiales nous obligent à nous concentrer sur les raisons du succès des pays avancés dans le domaine du transport maritime et à les adapter aux données nationales, régionales et aux objectifs des stratégies sectorielles pertinentes.
Le responsable gouvernemental a ajouté que le ministère du Transport travaille sur la numérisation des procédures liées au mouvement des navires, aux certificats des marins, à l’enregistrement des navires et à la performance électronique des fonctions de la Direction de la Marine Marchande (DMM), dans le cadre de la poursuite du soutien aux efforts visant à exploiter et à utiliser les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la performance du service public et le porter au niveau de l’efficacité et de l’efficience, tout en renforçant la culture des transactions électroniques.
Selon le ministre du Transport et de la Logistique, le Maroc dispose de neuf compagnies maritimes nationales exploitant 16 navires répartis en six navires pour le transport de conteneurs assurant des services de transport côtier entre les ports marocains et les ports méditerranéens, ainsi que quatre navires pour le transport de produits pétroliers, assurant la distribution de produits pétroliers à partir des ports de déchargement vers d’autres ports marocains, notamment les ports du sud.
Le Maroc dispose également de navires de passagers opérant dans le détroit de Gibraltar, couvrant de manière équilibrée la part marocaine du marché du transport par rapport à son homologue européen. Quatre d’entre eux assurent la ligne Tanger-Méditerranée – Algésiras, tandis que deux autres exploitent la ligne Tanger-ville – Tarifa. Ces deux lignes représentent 80 % du trafic maritime des passagers entre le Maroc et l’Europe.
Le responsable gouvernemental a souligné que le secteur du transport maritime au Maroc constitue l’un des défis fondamentaux du développement économique, en raison de sa richesse maritime et portuaire très importante, avec 3 500 km de côtes, 75 000 km de zones maritimes territoriales et 1,2 million de kilomètres carrés de zone économique exclusive, ainsi que 14 ports ouverts au commerce extérieur, dont quatre sont équipés pour accueillir des navires de passagers.
Toujours selon le ministre du Transport, les mesures les plus importantes qui peuvent donner un nouvel élan à la flotte nationale comprennent la mise à jour de la législation maritime et son alignement sur les accords internationaux auxquels le Maroc a adhéré dans le domaine du transport maritime, en particulier en ce qui concerne la sécurité maritime, la protection de l’environnement marin et la lutte contre la pollution, ainsi que l’amélioration de la qualité de la formation maritime et son adaptation aux exigences du marché du travail.
Le ministre a souligné que le secteur du transport maritime revêt une importance particulière pour l’économie nationale en raison de l’activité et du volume des échanges commerciaux extérieurs marocains qui sont effectués par voie maritime, représentant plus de 95 % du volume des échanges. Il a également noté que le transport maritime est l’un des moyens les plus utilisés par les membres de la communauté marocaine lors de leurs déplacements vers et depuis leur pays d’origine.
Les étapes les plus importantes que le secteur du transport maritime a connues au cours des dernières années comprennent la libéralisation du transport maritime de marchandises, à l’exception du transport de marchandises entre les ports marocains, ce qui a permis de suivre les grandes orientations adoptées par le Maroc, notamment le développement du complexe portuaire de Tanger-Med en tant que pôle logistique leader en Afrique et dans la région méditerranéenne.
Le responsable gouvernemental a souligné que grâce à ces orientations, le Maroc est désormais lié à 71 pays et à 184 ports dans le monde, ce qui a eu un impact positif sur l’indice de connectivité maritime des ports marocains, notant que le Maroc occupe actuellement la 23e place au niveau mondial selon le classement annuel de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement pour l’année 2022, et il se classe premier en Afrique.
Le ministre Abdeljalil a noté que ce niveau élevé de connectivité a offert à l’économie marocaine un accès important aux destinations maritimes et à des tarifs de fret compétitifs, ce qui a permis d’attirer les plus grandes compagnies maritimes mondiales en vue d’investir au Maroc. Il a également souligné que ces orientations ont contribué à une augmentation significative du trafic maritime de marchandises, passant de 67 millions de tonnes en 2006 à plus de 195 millions de tonnes en 2022.
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