La traque au moustique tigre s’intensifie : comment lutter contre cet insecte ?

Dans l’Hérault, un projet de recherche est lancé pour inspecter la végétation et faire la chasse aux moustiques tigres. Le but est de déterminer les abris préférentiels et d’empêcher la reproduction de ces insectes.

 Depuis plusieurs mois, Guillaume et Thibault arpentent les rues de ce petit village de l’Hérault. La mission de ces experts : traquer l’Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre. Ici, à Murviel-Lès-Montpellier, ce petit insecte de 5 millimètres est devenu en quelques années l’ennemi public numéro un.

Le moustique tigre n’est pas seulement gênant. Même dans l’Hexagone, il peut transmettre de nombreuses maladies comme la dengue, le virus Zika ou encore le chikungunya. Alors pour le combattre, il faut apprendre à le connaître.

Un travail de terrain
« On est sur une zone qui offre toute une diversité d’abris potentiels pour le moustique, où il va avoir l’embarras du choix. On peut avoir des murs avec des interstices dans lesquels le moustique va pouvoir s’abriter, une végétation basse, de la pelouse. On a aussi des buissons dans lesquels il va pouvoir aller », explique Guillaume Lacour, entomologiste médical pour l’entreprise Altopictus.

Au total, 70 abris, appelés gîtes de repos, sont passés au crible au moins une fois par semaine dans tout le village pour répondre à une question : où se cache le moustique tigre lorsqu’il n’est pas en train d’attaquer ?

Pour capturer le moustique tigre, rien de tel qu’un peu de chair fraîche, et pas besoin d’être très patient. Les moustiques peuvent aussi se cacher sur la voie publique, comme dans certaines caisses enfermées sous terre qui contiennent de l’eau stagnante dont ils raffolent. Thibaut les capture cette fois-ci grâce à un aspirateur.

L’analyse de ces données permettra de comprendre pourquoi le moustique tigre préfère s’abriter dans un endroit plutôt qu’un autre et ainsi cibler les bons sites pour les interventions de démoustication.

La technique de l’insecte stérile
À l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Montpellier, les équipes travaillent sur d’autres moyens de lutte. « L’idée est de développer des méthodes qui soient plus durables, plus responsables de l’environnement sans le chimique. Ce qu’on met en place depuis une dizaine d’années à la Réunion, c’est la technique de l’insecte stérile. C’est une méthode de contrôle des naissances du moustique tigre », commente Frédéric Simard, chercheur, Institut de Recherche pour le Développement.

La technique consiste à stériliser des mâles aux rayons X, puis à les lâcher dans la nature. Ces mâles stériles vont s’accoupler avec des femelles, mais aucune descendance ne verra le jour.

« Au fur et à mesure des générations et du temps, on arrive ainsi à diminuer de manière sensible des populations de moustiques voire à les éliminer de certains endroits où on ne veut vraiment pas qu’il y ait ce moustique », poursuit Frédéric Simard. La technique de l’insecte stérile est prometteuse mais reste expérimentale à ce jour.

allodocteurs

You may like