Pour le président russe Vladimir Poutine, la flambée de violence entre Israël et les Palestiniens témoigne de l’échec de la politique américaine, qui, selon lui, avait cherché à monopoliser les négociations tout en ignorant les intérêts palestiniens.
C’est la première fois que le président russe s’exprime sur le conflit entre Israël et le Hamas. Depuis le début, Moscou renvoie les deux partenaires dos à dos. Lors d’une rencontre ce mardi 10 octobre au Kremlin avec le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, Vladimir Poutine a désigné un responsable à ses yeux : les États-Unis.
« Malheureusement, nous assistons à une forte détérioration de la situation au Moyen-Orient. Je pense que beaucoup conviendront avec moi qu’il s’agit d’un exemple clair de l’échec de la politique des États-Unis au Moyen-Orient, qui a tenté de monopoliser le règlement du conflit, sans se soucier de trouver des compromis acceptables pour les deux parties, et a, au contraire, promu ses propres idées sur la manière dont cela devrait être fait, faisant pression sur les deux parties. D’un côté, puis de l’autre, ils ont insisté à chaque fois, sans tenir compte des intérêts fondamentaux du peuple palestinien.
Je veux dire, tout d’abord, la nécessité de mettre en œuvre la décision du Conseil de sécurité des Nations unies sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain. En tout cas, quoi qu’il arrive là-bas, notre position est que les dommages causés à la population civile doivent être minimisés, réduits à zéro. Nous appelons toutes les parties en conflit à le faire. »
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déjà estimé lundi que la création d’un État palestinien était la solution « la plus crédible » à la guerre entre Israël et le Hamas. Il a assuré que la Russie et la Ligue arabe travailleraient à « arrêter l’effusion de sang » en Israël et à Gaza avec les pays qui veulent « une paix durable au Moyen-Orient ».
La Russie a maintenu des dernières années de bonnes relations tant avec les autorités israéliennes que palestiniennes, ainsi qu’avec plusieurs autres acteurs régionaux, dont l’Iran, l’Égypte et la Syrie. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mardi aux journalistes qu’une visite en Russie prévue de longue date du président palestinien Mahmoud Abbas était en préparation, sans que les dates soient connues pour le moment. « Nous poursuivons nos contacts avec les Palestiniens », a-t-il ajouté.
RFI