Glyphosate: la France indemnise une famille exposée à l’herbicide, une première

Pour la première fois en France, une famille est indemnisée à la suite de son exposition au glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde. Des experts ont reconnu un lien entre les malformations dont souffre un enfant et l’utilisation de l’herbicide durant la grossesse de sa mère.

Cette décision inédite intervient alors que les États membres de l’Union européenne doivent se prononcer vendredi 13 octobre sur une prolongation de 10 ans de l’autorisation du glyphosate.

Sabine Grataloup a appris la nouvelle il y a un an et demi. En mars 2022, les experts du fonds d’indemnisation des victimes de pesticides reconnaissent un lien de causalité entre les malformations dont souffre son fils et l’exposition au glyphosate durant sa grossesse.

Théo a aujourd’hui 16 ans, il a subi 54 opérations et souffre encore de ces dommages causés à son système respiratoire, son œsophage et son larynx.

Si Sabine Grataloup ne rend publique cette décision qu’aujourd’hui, c’est parce que l’Union européenne (UE) envisage d’autoriser le glyphosate pour 10 années supplémentaires. La commission s’est déjà prononcée en ce sens et un vote doit intervenir vendredi 13 octobre, sur la base d’un rapport de l’autorité sanitaire de l’Union. L’EFSA [l’Autorité européenne de sécurité des aliments, NDLR] a estimé ne pas avoir identifié de « domaine de préoccupation critique » sur l’utilisation de l’herbicide.

La controverse scientifique reste pourtant vive : d’autres organismes tels que le Centre international de recherche sur le cancer ou l’Inserm en France mettent, eux, en avant des risques cancérogènes.

Avec la reconnaissance de ce lien de causalité entre l’exposition au glyphosate et les malformations dont souffre Théo, la famille Grataloup espère peser sur le vote. Cela tout en menant en parallèle un autre combat, judiciaire cette fois, contre Monsanto, la société qui commercialise l’herbicide, sous nom de Round Up.

RFI

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