Des milliards de personnes sont en danger si nous dépassons +2 °C de réchauffement, prévient une étude

Qu’est-ce que deux petits degrés de plus changeront à nos vies ? C’est la question que vous vous posez peut-être. Eh bien, des chercheurs vous apportent aujourd’hui une réponse. Seulement 2 °C de réchauffement climatique global peuvent mettre la vie de milliards de personnes en danger !

Alors que les records de température n’en finissent plus d’être battus dans notre pays depuis plusieurs semaines, des climatologues et des physiologistes du Penn State College et du Purdue University College (États-Unis) publient, dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, des travaux qui font froid dans le dos. Selon eux, si les températures mondiales venaient à augmenter encore de 1 °C — soit si le réchauffement dépassait le seuil des 2 °C –, chaque année, des milliards de personnes seraient exposées à une chaleur et à une humidité tellement extrêmes qu’elles dépasseraient la tolérance humaine.

Des milliards de personnes menacées par la chaleur
L’année dernière, les chercheurs du Penn State College avaient déjà estimé à 31 °C la limite vivable sous 100 % d’humidité. Précisant que cette valeur peut varier en fonction de la condition physique et de l’âge de chaque individu, de son niveau d’effort et de quelques facteurs environnementaux comme la vitesse du vent et le rayonnement solaire.

Jusqu’ici, la limite n’a été franchie qu’en de très rares occasions. Pas plus de quelques heures. Du côté du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. Mais avec un réchauffement supérieur à 2 °C, les 2,2 milliards d’habitants du Pakistan et de la vallée de l’Indus en Inde, le milliard de personnes vivant dans l’est de la Chine et les 800 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne connaîtront chaque année de nombreuses heures de chaleur qui dépassent la tolérance humaine.

Si le réchauffement climatique global devait atteindre les 3 °C – c’est ce qui devrait arriver si des mesures de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre ne sont pas prises d’urgence –, les niveaux de chaleur et d’humidité dépasseraient la tolérance humaine dans bien plus de régions. Y compris dans certaines régions des États-Unis. En Floride, à New York ou à Houston et Chicago. En Amérique du Sud aussi et en Australie.

Les chercheurs évoquent surtout des vagues de chaleur particulièrement humides. Elles sont plus dangereuses que la chaleur sèche parce que l’humidité de l’air peut empêcher l’évaporation de la sueur. Si un moyen de se rafraîchir n’est pas trouvé dans les quelques heures, les conséquences peuvent être dramatiques. Ainsi la situation peut être encore aggravée par le fait que la chaleur humide nuit aussi à l’efficacité des climatiseurs. Ceci étant dit, dans les pays les plus à risque, de toute façon, les populations ont peu accès à ce type de technologies.

Les chercheurs préviennent aussi que les modèles peinent à prévoir ce qu’il en sera pour les événements météorologiques extrêmes. Ils donnent l’exemple de la vague de chaleur qui a tué 700 personnes dans l’Oregon en 2021. Les limites de la tolérance humaine n’avaient pas été dépassées. Mais la chaleur s’est avérée insupportable jusqu’à en devenir mortelle pour une partie de la population. Et des études le confirment. Les personnes âgées, par exemple, sont plus sensibles à la chaleur que les jeunes. Aux États-Unis, la chaleur est d’ores et déjà le phénomène météorologique qui tue le plus de personnes.

Limiter les émissions de gaz à effet de serre pour sauver des vies
Ce sont les pays à revenu intermédiaire et faible et avec une croissance démographique forte qui doivent s’attendre à souffrir le plus. L’exemple d’Al Hudaydah (Yémen) est frappant. Les chercheurs prévoient pour cette ville de plus de 700 000 habitants située sur la mer Rouge, plus de 300 jours par an de températures au-delà des limites de tolérance humaine ! Si le réchauffement atteint les 4 °C. La région deviendra pour ainsi dire invivable.

Pour sauver les vies de tous ces gens – et les nôtres, car souvenons-nous à chaque instant que notre monde est interconnecté -, il n’y a pas mille solutions. La chose à faire de toute urgence, c’est de réussir enfin à réduire nos émissions de gaz à effet de serre !

futura

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