La Chine vise une puissance de calcul de 300 exaflops malgré l’opposition américaine et cela pose des questions

Malgré les sanctions et d’importantes contraintes, la Chine annonce qu’elle compte doubler sa puissance de calcul pour atteindre 300 exaflops dès 2025. Une information qui interroge.

Entre la Chine et les États-Unis, il y a de la tension dans l’air, même au niveau des semi-conducteurs. L’empire du Milieu a annoncé qu’il allait augmenter la puissance de calcul de ses supercalculateurs pour atteindre 300 exaflops d’ici 2025. C’est près du double de la puissance actuelle et cela n’est pas spécialement bien vu par les États-Unis qui souhaitent conserver, a minima, la parité actuelle dans ce domaine.

Il semble donc que les sanctions à l’égard de la Chine pour l’entraver dans l’acquisition de matériel de pointe et notamment des puces les plus puissantes, comme les accélérateurs d’IA de Nvidia ou TSMC, n’ont pas pour autant réduit la volonté du pays dans cette quête de la suprématie informatique.

En tout, six ministères du pays se sont associés pour communiquer cette volonté d’obtenir cette puissance de calcul phénoménale. Selon eux, elle serait fondamentale pour atteindre ses objectifs en matière d’éducation et de finance. Le plan chinois consisterait surtout à stimuler son économie grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) pour optimiser ses industries. Alors sans ces composants essentiels, comment la Chine compte faire ?

Le siège de la compagnie TSMC dans la Silicon Valley, à San Jose en Californie. © MichaelVi, Adobe Stock

LE SIÈGE DE LA COMPAGNIE TSMC DANS LA SILICON VALLEY, À SAN JOSE EN CALIFORNIE.

La Chine ne compte pas sur les usines de Taïwan

Est-ce que l’arrivée d’un smartphone Mate 60 Pro chez Huawei équipé d’une puce dont la Chine n’est pas censée maîtriser la conception, forme un début de réponse ?

En tout cas, en cas de conflit militaire, du côté des industries des semi-conducteurs à Taïwan et notamment de TSMC, la peur n’est pas tant que les usines soient contraintes à produire des puces pour la Chine. Cela supposerait que les installations industrielles n’aient pas été détruites et l’on imagine mal les entreprises produire des composants sous contrainte chinoise.

Pour le développement de sa puissance de calcul, la Chine ne peut donc pas s’appuyer là-dessus et compte certainement reproduire des technologies américaines, même si les puces ont cinq ans de retard sur les modèles récents, comme dans le cas du fameux smartphone de Huawei.

En revanche, du côté occidental, la destruction des usines de semi-conducteurs à Taïwan serait une véritable catastrophe mondiale et notamment pour les entreprises américaines de la high-tech et en premier lieu Nvidia et Apple. En prévision d’un tel choc, TSMC a déjà commencé à délocaliser ses usines aux États-Unis, mais elles restent très loin d’être opérationnelles.

futura

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