Le chef du Kremlin a affirmé dimanche que l’armée russe est en progression sur le front ukrainien, y compris autour d’Avdiïvka, une ville située dans la région de Donetsk. Pour Moscou, la prise de cette ville relèverait d’une victoire symbolique, car représentant la résistance ukrainienne face aux assauts russes depuis 2014.
L’armée russe progresse sur le front en Ukraine, y compris autour de la ville d’Avdiïvka (dans l’est ukrainien), cible d’un assaut d’ampleur des troupes de Moscou visant à l’encercler, a affirmé dimanche 15 octobre le président russe Vladimir Poutine. De leur côté, les forces ukrainiennes assurent toujours repousser cette offensive.
« Nos troupes améliorent leur position dans la quasi-totalité de cet espace, un espace assez vaste », a-t-il déclaré dans un entretien à la télévision russe dont un extrait a été publié sur les réseaux sociaux du journaliste l’ayant interrogé, Pavel Zaroubine.
« Cela concerne les zones de Koupiansk, Zaporijjia et Avdiïvka », a ajouté Vladimir Poutine, se félicitant de cette stratégie de « défense active » menée par son armée.
Ces déclarations du président russe, notamment sur la situation autour d’Avdiïvka, interviennent au moment où son armée a dit avoir effectué des progrès dans le secteur, déterminée à prendre en tenaille cette ville située à moins de 15 kilomètres au nord de Donetsk, la capitale, sous contrôle russe, de la région éponyme dont Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion il y a plus d’un an.
Une prise symbolique pour Moscou
La prise par la Russie d’Avdiïvka, érigée autour d’une vaste cokerie, relèverait surtout d’une victoire symbolique plus que stratégique, tant cette ville représente la résistance ukrainienne face aux assauts russes depuis 2014.
Avdiïvka était en effet brièvement tombée aux mains, en juillet 2014, des séparatistes prorusses pilotés et armés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien.
Depuis, elle marque la ligne de front dans cette zone et était déjà régulièrement bombardée avant même l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Cette zone est donc particulièrement fortifiée.
Ces dernières semaines, les forces russes ont réussi à prendre le contrôle au nord et au sud de la ville, tout en dominant l’est, resserrant progressivement l’étau, avec l’espoir, à terme, de faire reculer l’armée ukrainienne plus loin de la capitale régionale Donetsk, qui essuie quasiment chaque jour des bombardements ukrainiens.
Plusieurs analystes, se fondant sur les images en source ouverte de cet assaut disponibles sur les réseaux sociaux, ont toutefois fait état d’importantes pertes russes en termes de matériel militaire.
L’Ukraine dément les dires russes
De son côté, l’armée ukrainienne, dans son bulletin quotidien dimanche, a balayé toutes les affirmations russes, assurant que ses hommes avaient « repoussé » les attaques de Moscou dans la zone d’Avdiïvka. « L’ennemi ne cesse d’essayer de percer notre défense, mais sans succès », a-t-elle dit.
Samedi, le maire ukrainien de la ville, Vitaly Barabach, avait pourtant jugé « très tendue » la situation sur le terrain, les Russes tentant, selon lui, d' »encercler la ville » avec « de plus en plus de troupes ».
Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, lui, juré que son armée « tenait bon » et résistait à l’assaut.
Selon le maire Vitaly Barabach, un peu plus de 1 600 civils demeurent à Avdiïvka et les évacuations y sont difficiles du fait des constants bombardements. Avant l’offensive russe, la cité comptait 30 000 habitants.
L’attaque russe pour Avdiïvka intervient après quatre mois d’une difficile contre-offensive ukrainienne dans l’est et le sud, l’armée de Kiev n’ayant repris à ce stade que quelques villages malgré l’appui militaire occidental.
Vladimir Poutine a une nouvelle fois répété dimanche que cette contre-offensive avait, selon lui, « complètement échoué ». « Nous savons que dans certaines zones de combat, la partie adverse prépare de nouvelles opérations offensives. Nous le voyons, nous le savons. Et nous réagissons en conséquence », a-t-il toutefois souligné.
Ailleurs en Ukraine, plusieurs frappes russes ont fait depuis samedi matin quatre morts et trois blessés dans les régions de Kharkiv (est) et Kherson (sud), selon les autorités régionales.
Dans la zone occupée par Moscou dans la région de Kherson, trois civils ont été tués et un autre blessé samedi, selon le responsable Vladimir Saldo.
AFP