L’Amérique du Sud divisée sur la question de la guerre entre Israël et le Hamas

Sept Argentins, trois Péruviens, deux Chiliens… L’attaque du Hamas en Israël a provoqué la mort de plusieurs ressortissants Sud-Américains, près d’une quinzaine au total. Mais tous les gouvernements sud-américains n’ont pas le même discours quand il s’agit de condamner le Hamas ou de soutenir l’État d’Israël dans sa riposte. Des fractures ont émergé et cette nouvelle guerre au Moyen-Orient divise l’Amérique du Sud

Le président colombien Gustavo Petro (à gauche) et le président vénézuélien Nicolas Maduro (à droite) ont tenu des propos très forts envers Israël et ses attaques sur la bande de Gaza, ce qui a fait beaucoup réagir en Amérique du Sud, où les positions sur le conflit varient.

« J’ai visité le camp de concentration d’Auschwitz, et aujourd’hui c’est sa réplique que je vois à Gaza ». Voilà la déclaration très forte du président colombien Gustavo Petro sur ses réseaux sociaux, datant du 9 octobre dernier, qui n’a pas condamné l’attaque du Hamas sur Israël.

Jugés antisémites par Israël, ces propos ont poussé l’État hébreu, premier fournisseur d’armes de Bogota, à suspendre ses exportations. L’ambassadeur d’Israël en poste dans la capitale colombienne, Dali Dagan, a vivement réagi et accusé Petro de « cautionner les atrocités commises par le Hamas ».

Des universitaires et personnalités de centre gauche se sont aussi démarqués des propos présidentiels, sur le fond et surtout sur la forme. Ils reprochent au président Petro son usage inconsidéré du réseau X.

La droite colombienne a emboité le pas des critiques, en rappelant que Gustavo Petro a été guérillero dans sa jeunesse, rapporte notre correspondante à Bogoto, Marie-Eve Detoeuf.

Quant au président vénézuélien, Nicolas Maduro, il a lui dénoncé un « génocide » d’Israël contre les Palestiniens à Gaza. Après quoi il a également promis la livraison de 30 tonnes d’aides humanitaires au peuple palestinien, sans préciser de date, ni de destination exacte.

D’autres réactions plus nuancées
Les réactions des autres pays du continent sont plus nuancées. Équateur, Chili et Mexique condamnent clairement l’offensive du Hamas et appuient la solution à deux États. Même chose pour le Brésil, où les 20% d’évangéliques parmi la population, au poids électoral important, soutiennent Israël.

Enfin, l’Uruguay se démarque et apporte un soutien unilatéral à l’État hébreu. « L’Uruguay est l’un des amis les plus importants d’Israël en Amérique latine », disait déjà en août le chef de la diplomatie israélienne. L’Uruguay venait alors d’ouvrir un bureau diplomatique à Jérusalem, capitale revendiquée par l’État hébreu. Seuls quatre autres pays ont fait ce choix.

rfi

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