Le président tchadien de transition Mahamat Idriss Déby est arrivé à Paris ce mardi après-midi pour une visite de travail de quelques jours. Un tête-à-tête à l’Élysée est prévu ce mercredi 18 octobre, dans l’après-midi, avec le président Emmanuel Macron. Les sujets de discussion ne manqueront pas entre les deux hommes.
Alors que les convois de soldats français qui quittent actuellement le Niger transitent par le Tchad, la coopération sécuritaire et militaire entre les deux pays sera nécessairement au cœur de la rencontre entre les deux hommes. Quartier général de l’ex-opération Barkhane, la base de N’Djaména est la dernière dans la région du Sahel, dans un pays encerclé par les crises sécuritaires.
Doit-elle rester en l’état ? Le dispositif doit-il évoluer ? Ces dernières semaines, plusieurs appels au départ des militaires français ont été lancés par des groupes de militants tchadiens. Lundi sur l’antenne de RFI, l’opposant Succès Masra a estimé qu’il s’agissait du « train de l’histoire » et que la coopération devait s’organiser « mieux et différemment ».
Recherche de soutiens étrangers pour la transition
Le nom de l’opposant sera peut-être prononcé pour évoquer la situation interne au Tchad. Ce rendez-vous à Paris intervient en effet le jour où le dirigeant des Transformateurs espérait rentrer au pays pour commémorer vendredi le premier anniversaire de la répression des manifestations du 20 octobre 2022. Un retour qu’il a dû repousser pour éviter de nouvelles violences et par souci de « réconciliation », dit-il, alors que des tractations se poursuivent sous l’égide de la CEEAC, et qu’il est visé par un mandat d’arrêt.
Les autorités tchadiennes continuent à chercher du soutien à l’étranger pour la poursuite de la transition. L’organisation du référendum de décembre, chiffrée à 53 millions de dollars, puis des élections de l’an prochain (260 millions de dollars) coûtent cher. Le processus de DDR des groupes rebelles signataires de l’accord de Doha également (32,5 millions de dollars), de même que l’accueil massif de réfugiés soudanais dans la région frontalière.
Mahamat Idriss Déby sait l’utilité de la France pour mobiliser le soutien financier des bailleurs de fonds. Selon la présidence tchadienne, Mahamat Idriss Déby pourrait aussi rencontrer à Paris des hommes d’affaires intéressés par des investissements au Tchad.
rfi