Au Royaume-Uni, une association a été créée pour lutter contre le cancer du sein chez l’homme. Souvent associée aux femmes, cette maladie peut également toucher les messieurs.
Chaque année, environ 600 hommes reçoivent un diagnostic de cancer du sein. Au Royaume-Uni, une nouvelle association baptisée Moobs vient d’être créée pour lutter contre le cancer du sein chez l’homme. Objectif ? Informer les patients qui en sont atteints, les soutenir et changer la manière dont la société perçoit cette pathologie.
Car si ce cancer est le plus répandu chez les femmes, il n’épargne pas non plus les hommes, même si moins de 1 % de tous les cancers du sein les affectent. En effet, eux aussi sont pourvus du tissu mammaire ce qui implique donc la possibilité de survenue d’un cancer du sein.
« Chez les hommes, il n’existe pas de dépistage généralisé, donc le diagnostic est souvent posé tardivement à l’apparition d’une masse. Comme tous les cancers, plus le diagnostic est tardif et plus le risque de métastases est important », rappelle le Dr Éric Sebban, chirurgien gynécologue et cancérologue au Centre de Chirurgie de la Femme à Paris (CCFP).
Généralement, l’homme détecte une masse non douloureuse dans sa poitrine et consulte un médecin pour ce motif. Ce dernier réalise un examen clinique – une palpation – et fera pratiquer différents examens d’imagerie (mammographie et une échographie) afin de confirmer le diagnostic. Une IRM peut également être demandée.
Dans tous les cas, comme pour tout cancer, il est nécessaire de confirmer le diagnostic avec une analyse des tissus. Pour cela, une biopsie sous échographie sera le plus souvent réalisée afin d’examiner les tissus prélevés à l’endroit de la masse et de déterminer la présence d’une tumeur. Dans certains cas, les hommes peuvent remarquer un écoulement ou un saignement du mamelon.
Quel traitement ?
Une équipe médicale pluridisciplinaire met en place un protocole de traitement en prenant en compte tous les aspects de la maladie et le profil du patient. « Le cancer du sein de l’homme est pris en charge de la même manière que pour les femmes. La plupart du temps, il se traite avec une mammectomie (aussi appelée mastectomie, c’est une exérèse partielle ou totale du sein, NDLR), le chirurgien enlève le sein et l’auréole », détaille le cancérologue.
En fonction des cas, d’autres traitements peuvent être décidés comme une radiothérapie si la tumeur est particulièrement grosse ou lorsqu’il reste des ganglions suspects.
Quels facteurs de risque ?
« Le seul facteur de risque d’apparition d’un cancer du sein chez l’homme est la présence d’une mutation héritée du gène BRCA2 », explique le Dr Sebban. L’Institut national du cancer (Inca) liste d’autres facteurs possibles d’apparition du cancer du sein, mais le manque d’études ne permet pas de dire qu’ils sont des facteurs de risque connus : la gynécomastie (développement exagéré des seins chez l’homme), l’obésité, la consommation d’alcool, les problèmes au niveau des testicules ou une exposition professionnelle (aciérie, haut fourneau, laminoir, vapeurs d’essence et gaz d’échappement).
En France, le cancer du sein masculin présente un taux de survie à 5 ans d’environ 80 %. À stade égal, le taux de survie est identique au cancer du sein de la femme.
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