Cueillette de champignons : il y en aura beaucoup moins dans les années à venir

À cause du manque d’eau, les champignons sont rares cette année dans les forêts. Un phénomène qui devrait s’accentuer ces prochaines années.

Cette année, les températures anormalement élevées et le manque d’eau ont une conséquence pénible pour les amateurs de champignons : la cueillette est bien pauvre en ce début d’automne. C’est ce que constate Jean-Louis Raffaghello, responsable de la section de mycologie de l’ANNAM, l’Association des Naturalistes de Nice et des Alpes-Maritimes.

“Actuellement, chez nous, dans les Alpes-Maritimes, il n’y a pratiquement rien sur le littoral et vraiment pas grand-chose non plus en montagne. Il faut beaucoup marcher pour espérer trouver quelques spécimens. C’est très sec”, confit-il à 20 minutes. La région n’est pas la seule à voir si peu de champignons pousser dans les bois. “Je sais qu’en Isère ou dans les Pyrénées, par exemple, c’est également très compliqué cette année. Il n’y a peut-être que dans le nord de la France où il y a encore des poussées extraordinaires de champignons parce qu’il a beaucoup plu.”

La chaleur, leur ennemie
“Certains ont tendance à monter en altitude, à cause de la chaleur”, partage Jean-Louis Raffaghello. Pour l’expert, “c’est une certitude” “les champignons savent s’adapter, mais dans une certaine mesure. On en trouvera encore, mais beaucoup moins” d’ici 2050.

Au-delà d’être une mauvaise nouvelle pour les cueilleurs, le manque de champignons est mauvais signe d’un point de vue environnemental. Ces végétaux se développent grâce à son réseau de filaments, appelé avec mycélium, qui va chercher de l’eau profondément dans la terre et la ramène jusqu’à la surface, au grand bonheur des autres végétaux. Si le champignon n’arrive pas à pousser en dehors de la terre, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’eau, explique l’expert. “Le fait qu’il n’y ait rien en surface est le signe que le mycélium souffre.”

Aussi, certaines espèces se développent en symbiose avec les arbres. Comme l’explique de son côté Raphaël Hervé, président de la Société mycologique du Poitou, interviewé par France 3 Nouvelle Aquitaine, si ces derniers souffrent du manque d’eau, alors leur partenaire à chapeau en pâtit également. C’est finalement tout un écosystème qui n’arrive plus à se développer correctement.

envi

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