États-Unis : le président Joe Biden cherche l’union nationale face au Hamas et à la Russie

Lors d’une très solennelle adresse à la Nation en direct de la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a plaidé, jeudi soir, en faveur de l’envoi de dizaines de milliards de dollars d’aides supplémentaires à Israël et l’Ukraine, accusant le Hamas et le président russe de vouloir « anéantir » des démocraties.

Le Hamas et le président russe Vladimir Poutine veulent chacun « anéantir » des démocraties, a affirmé Joe Biden jeudi 19 octobre dans la soirée lors d’une très solennelle adresse à la Nation depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche, au cours de laquelle il a annoncé qu’il allait demander au Congrès américain de financer « en urgence » l’aide à Israël et à l’Ukraine.

« Le Hamas et Poutine représentent des menaces différentes, mais ils ont ceci en commun : ils veulent tous deux complètement anéantir une démocratie voisine », a ajouté le démocrate de 80 ans, qui vient de revenir de Tel-Aviv où il a assuré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que les États-Unis se tenaient aux côtés de son pays.

C’est pourquoi il va demander dès vendredi au Congrès de financer « en urgence » une aide à Israël et à l’Ukraine, « nos partenaires essentiels ». Les États-Unis seront davantage en sécurité « pour des générations » s’ils aident ces deux pays en guerre.

Avec cette adresse à la Nation, la deuxième seulement qu’il prononce depuis le célèbre « Resolute desk », Joe Biden, candidat à sa réélection, veut convaincre ses opposants de la droite dure mais aussi les électeurs lassés du conflit en Ukraine de la nécessité d’une énorme enveloppe à Kiev et Israël.

En liant la défense d’Israël à celle de l’Ukraine, il espère qu’il réussira à trouver le consensus qui lui fait jusqu’ici défaut au Congrès pour financer une assistance militaire supplémentaire à Kiev.

Un parallèle dressé entre le Hamas et la Russie
C’est aussi l’occasion pour le démocrate de dresser un contraste avec un Parti républicain mis sens dessus-dessous par certains élus dévoués à Donald Trump – que Joe Biden pourrait bien à nouveau affronter à la présidentielle de novembre 2024.

Les démocrates détiennent le Sénat, quand les conservateurs contrôlent depuis le début d’année la Chambre des représentants. Or la frange la plus à droite du Parti républicain a non seulement destitué le chef de la Chambre basse, mais échoue jusqu’ici à imposer l’un des siens dans le fauteuil de speaker. L’institution s’embourbe donc dans la crise, incapable pour l’instant d’adopter le moindre projet de loi.

Selon une source proche des discussions, la Maison Blanche veut réclamer au Congrès une colossale enveloppe de 100 milliards de dollars pour l’Ukraine, Israël, Taïwan et la crise migratoire à la frontière avec le Mexique.

Le président américain s’est entretenu quelques heures avant son allocution avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l’a d’ores et déjà remercié au téléphone pour le « soutien vital » des États-Unis.

Si les adversaires républicains de Joe Biden sont pour certains hésitants sur l’aide militaire à l’Ukraine, ils sont les premiers à réclamer un appui massif à Israël, une posture musclée sur l’immigration et une attitude ferme face à la Chine.

Joe Biden, dont le pays a déboursé des dizaines de milliards pour l’Ukraine, doit non seulement vaincre la lassitude d’une partie des élus mais aussi de l’opinion publique américaine face à un conflit qui dure.

Le président américain sait que le temps est compté : si le Congrès n’arrive pas à voter un budget annuel, les États-Unis vont droit à la paralysie budgétaire, le « shutdown », le 17 novembre.

AFP

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