La mort subite du nourrisson continue de tuer tous les ans en France. Une des causes : la mésinformation des parents, exposés à des images de bébés présentés dans des positions de sommeil dangereuses. C’est ce qui est reproché aux marques de couches jetables, qui viennent d’être épinglées dans un article inquiétant paru vendredi dernier.
Trois milliards : c’est le nombre de couches jetables achetées en France tous les ans et ce chiffre étourdissant en cache un autre. « L’estimation du nombre total de couches jetables utilisées par bébé avant l’âge de l’apprentissage de la propreté varie entre 3 800 et 4 800 », affirme l’Anses.
Bref, les couches sont omniprésentes dans les foyers français, et les jeunes parents sont bien souvent bombardés d’images de bambins affichant fièrement leur fessier recouvert… Or, ces images posent un problème, dénoncent des chercheurs dans un article paru dans The Journal of Pediatrics. Ils ont répertorié 631 types d’emballages de couches pour bébés.
Parmi eux, 311 présentaient l’image d’un bébé endormi… et 79 % de ces images étaient incompatibles avec les positions de sécurité destinées à protéger nos têtes blondes de la « mort subite du nourrisson » (MSN).
La première cause de mortalité chez les nourrissons
La « mort subite du nourrisson » est la première cause de décès chez les bébés de moins d’un an et tue 250 à 350 nourrissons tous les ans. D’après Santé publique France, trois facteurs majorent le risque de MSN :
- _un enfant vulnérable par son histoire (prématuré, petit poids de naissance, etc.) ;
- _une période critique de son développement neurologique, respiratoire et cardiaque (75 % des décès survenant avant les 6 mois de l’enfant) ;
- _un stress environnemental (position ventrale ou latérale, tabagisme passif, couchage sur une surface inadaptée, objets dans le lit, etc.).
Recommandations relatives au sommeil des bébés
Afin de minimiser ce risque, il est donc vivement recommandé de toujours coucher un bébé sur le dos, « dans une turbulette adaptée à sa taille et à la saison, sur un matelas ferme et dans un lit à barreaux sans coussin, drap, couette, oreiller, surmatelas, cale-bébé, tour de lit ni autres objets (doudous, peluches, etc.) qui puissent recouvrir, étouffer ou confiner l’enfant ». Les images véhiculées par les marques de couches participent à la désinformation des jeunes parents, dénoncent les scientifiques, qui appellent à « une action de la part des fabricants et des législateurs afin d’empêcher l’exposition des parents à des images trompeuses qui peuvent conduire à des pratiques dangereuses. »
FUTURA