La finale de la Coupe du monde 2023, samedi 28 octobre, sera une répétition de celle de 1995 entre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, alors gagnée par les Springboks. Contrairement aux All Blacks qui ont facilement négocié leur demi-finale contre l’Argentine, les Sud-Africains ont dû puiser dans leurs réserves pour venir à bout d’une équipe anglaise qui a mené pendant pratiquement toute la rencontre.
Vingt-huit ans après leur premier titre à domicile, les Sud-Africains auront l’occasion de devenir les premiers à coudre une quatrième étoile sur leur maillot (après 1995, 2007 et 2019), une quête que poursuivent aussi les Néo-Zélandais (1987, 2011 et 2015). Ils sont passés par effraction : l’Afrique du Sud, tenante du titre, défendra sa couronne mondiale face à la Nouvelle-Zélande, le 28 octobre au Stade de France, après avoir forcé le verrou d’une demi-finale cadenassée face à l’Angleterre (16-15).
« Nous sommes en finale, c’est tout ce qui compte », a lancé le colossal deuxième ligne Eben Etzebeth au terme d’une rencontre où les Springboks ont été menés pendant 78 minutes. Car avant d’espérer soulever à nouveau le trophée Webb-Ellis, le 28 octobre, les Springboks ont dû passer un vrai test de personnalité face à une surprenante et retrouvée équipe d’Angleterre.
« La force de cette équipe, c’est de ne jamais rien lâcher et de trouver une solution, même si ça ne va pas dans notre sens, même si on ne joue pas bien. Ça nous a pris du temps, ça nous a pris 78 minutes mais ils ont refusé d’abandonner. Ils se sont battus jusqu’à la fin », a souri leur sélectionneur, Jacques Nienaber.
Car, contre les Boks, la Rose a piqué d’entrée, et fort : d’abord avec quatre pénalités (3e, 10e, 24e, 40e) et un drop (53e) d’Owen Farrell mais surtout en prenant les Springboks à leur propre jeu, en mêlée (deux gagnées) comme en touche (quatre touches perdues).
Les hommes de Rassie Erasmus et Jacques Nienaber, qui avaient éliminé une semaine plus tôt les Français (29-28) la tête haute, sont en effet passés à côté de leur rencontre. Sous la pluie dyonisienne, les Boks ont vécu un match extrêmement compliqué, à l’image de leur talonneur Mbongeni Mbonambi en touche (deux lancers pas droits, un contré) ou de leur ouvreur Manie Libbok, sorti après 31 minutes seulement.
Handré Pollard décisif
En répondant à l’impact physique sud-africain et en jouant – beaucoup – au pied, tout en s’appuyant sur une défense d’airain, les Anglais ont joué avec leurs armes. Et ça a failli fonctionner ! Pendant soixante-dix minutes, les Boks ont semblé incapables de répondre au problème posé par l’Angleterre. Jusqu’à l’essai salvateur du deuxième ligne RG Snyman (69e), en somme.
« C’est frustrant de ne pas avoir été à notre meilleur niveau ce soir, surtout en première période. Nous savions que nous avions encore beaucoup à donner mais je pense que l’Angleterre nous a mis sous pression aux bons moments. Il faut leur tirer notre chapeau. Mais, bon sang, on n’a jamais lâché ! », a résumé Handré Pollard.
« La combativité dont nous avons fait preuve, le fait de ne jamais abandonner, c’est ce qui nous caractérise en tant qu’équipe et en tant que nation », a ajouté l’ancien joueur de Montpellier.
À la faveur de dix dernières minutes étouffantes et de la pénalité décisive de Pollard (78e) en toute fin de match, les Sud-Africains, menés tout au long de la partie mais qualifiés au forceps, ont fait basculer leurs adversaires pour aller se chercher une quatrième finale planétaire.
Ils y retrouveront les légendaires All Blacks, qu’ils n’ont plus battus dans un Mondial depuis 1999 et le match pour la troisième place (22-18) de l’édition galloise. Des Néo-Zélandais qui auront un jour de repos supplémentaire après leur victoire facile en demi-finale contre l’Argentine (44-6). Rassie Erasmus et Jacques Nienaber, cerveaux de cette équipe sud-africaine courageuse et expérimentée, ont désormais une semaine pour rectifier le tir après un match où rien n’a semblé aller dans leur sens. Jusqu’à la 78e minute.
AFP