La transition énergétique serait inarrêtable selon l’Agence internationale de l’énergie, vraiment ?

La transition mondiale vers les énergies mondiales est désormais devenue irréversible. Elle atteindra son apogée avant 2030, marquant une avancée à la fois indéniable, contrainte et forcée dans la lutte contre le changement climatique.

La fin des combustibles fossiles est bien à l’horizon. Comme le pense l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la part des énergies renouvelables devrait atteindre 50 % de la production d’énergie mondiale d’ici 2030. Les émissions de CO2, elles, culmineront en 2025.

Les énergies éolienne et solaire sont bien en train de détrôner les combustibles fossiles en devenant moins coûteuses. De fait, la transition vers l’énergie est bien en cours, et pour l’AIE désormais, rien ne devrait pouvoir l’arrêter. En d’autres termes : elle est irréversible. Tant mieux, non ?

Après avoir atteint leur pic durant cette décennie, les énergies fossiles devraient perdre du terrain

L’Agence internationale de l’énergie indique dans ses perspectives énergétiques mondiales pour 2023, que la production mondiale d’énergie issue des combustibles fossiles devrait tout bonnement diminuer de 73 % d’ici 2030. Dans le même temps, celle des énergies renouvelables continuera de gagner du terrain.

La demande de charbon, de gaz et de pétrole atteindra d’ailleurs son apogée au cours de l’actuelle décennie. C’est la première fois que l’AIE fait de telles prédictions. Les gouvernements de nombreuses puissances prévoient d’augmenter de façon considérable le déploiement des énergies renouvelables. Il est en effet essentiel d’électrifier l’ensemble des secteurs, des transports aux systèmes de chauffage et de refroidissement, pour réduire la pollution.

Cela se traduira par de vastes changements. Les pompes à chaleur électriques vont prendre le pas sur les chaudières à combustibles fossiles d’ici la fin de la décennie. L’adoption des véhicules électriques se poursuit, avec 1 voiture sur 5 désormais vendue, contre 1 sur 25 seulement en 2020. Autant d’avancées encourageantes en lesquelles l’AIE croit, dans le sillage de l’accord de Paris.

panneaux solaires parking © Shutterstock

                                                Les panneaux solaires s’incrustent de plus en plus dans le paysage

L’Agence internationale de l’énergie craint une hausse de la température de 2,4°C sur ce siècle, si rien n’est fait

Malgré les progrès significatifs, l’Agence internationale de l’énergie souligne la nécessité d’accélérer la transition, pour justement respecter l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. Car elle redoute que la hausse de température atteigne bien 2,4°C durant ce siècle. L’autorité encourage les pays à tripler sans attendre leur capacité en énergies renouvelables et leurs investissements dans les économies en développement.

Dans son rapport, elle révèle aussi le risque de surabondance de gaz fossile, malgré les objectifs climatiques mondiaux. La multiplication des projets de gaz naturel liquéfié depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait ajouter une capacité équivalente à la moitié de l’offre mondiale d’ici 2030. Cela compromettrait grandement les efforts de réduction des émissions.

Les dirigeants mondiaux doivent se réunir en décembre à Dubaï, à l’occasion de la COP 28, sommet des Nations unies pour le climat. Un accord visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles pourrait être sur la table. La coopération internationale sera de toute façon essentielle pour atteindre au plus vite cet objectif. La transition vers l’énergie propre est en cours, mais il reste encore du chemin à parcourir pour bâtir un avenir durable pour les générations futures.

 IEA

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