Le Burkina Faso tente de trouver des solutions pour faire face à la désertification

Les Nations unies et la Convention pour la lutte contre la désertification ont souligné que l’Afrique subsaharienne a perdu plus de 160 millions d’hectares de terres cultivables depuis 2015.

Preuve que le désert gagne toujours plus de terrain dans le continent noir. Pour lutter contre ce phénomène, certains pays ont mis en place des solutions, mises en valeur par la convention. C’est le cas du Burkina, pays sahélien pourtant parmi les plus exposés au monde à l’avancée du désert en raison de sa proximité avec le Sahara.

Rappelons que depuis 2015, le Burkina Faso a réussi à récupérer la moitié de ses surfaces agricoles englouties par la sécheresse. Ces bons résultats sont obtenus grâce à des techniques minutieuses, pratiquées par Seydou Kaboré dans la ferme pilote de Guiè, à 60 km de Ouagadougou.

S’exprimant sur le sujet, il a expliqué que « Ça consiste à réaliser un certain type d’aménagement sur des terres agricoles avec pour objectif premier de garder l’eau de pluie dans les champs. En plus de cet aménagement, le but est de lever des terres autour des parcelles ».

De l’avis du secrétaire général de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, ces résultats burkinabés sont porteurs d’espoir. « Cette technique traditionnelle de gestion des ressources en eau, les techniques telles que le Zaï pratiquées au Burkina Faso, donnent des résultats assez satisfaisants. C’est à petite échelle, mais mètre carré par mètre carré, on arrive à récupérer les terres et à les rendre productives de nouveau pour les besoins de l’alimentation et de la condition économique », a-t-il détaillé.

Les mini-barrages agricoles, les Zaï, sont la dernière étape de la construction de ce que Seydou Kaboré appelle les « Bocages sahéliens ». Le coût de chaque hectare est estimé entre 800 et 1 000 euros, l’Organisation des Nations Unies (ONU) appelle donc les gouvernements africains à poursuivre les efforts pour combattre la désertification.

Une désertification liée à l’agriculture mise en exergue

Cette désertification des terres représente une catastrophe pour l’alimentation de millions d’Africains, notamment les habitants de zones désertiques et semi-désertiques, comme le souligne Ibrahim Thiaw.

« Les régions les plus impactées sont naturellement les régions les plus proches des déserts, donc c’est le Sahel, ce sont les régions proches du Kalahari, et également l’Afrique de l’Est. Il s’agit aussi des régions les plus arides d’Afrique. Quand il y a un facteur d’habilité qui est combiné à une pression humaine plus élevée, cela conduit à des situations de conflit, des compétitions plus fortes pour l’accès à la terre et à l’eau… Ça conduit à des phénomènes de migration non volontaire, et ça conduit à des pertes économiques extrêmement importantes », décrit-il.

Pour lui, les causes de cette désertification spécifiquement sur le continent africain proviennent essentiellement de l’agriculture. « En tant qu’humanité, nous avons toujours considéré ces terres comme étant des ressources à exploiter, nous avons une industrie de cueillette, d’extraction et de plus en plus moderne, et peut-être même de plus en plus dure pour la terre.

Mais nous avons atteint un niveau mondial d’occupation des terres qui fait qu’il n’y a plus de réserves de terres, donc nous sommes obligés de passer du mode de cueillette et d’extraction à un mode de gestion », conclut-il.

VivAfrik

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