Tiraillée entre son aile gauche et la recherche de compromis avec la droite, la Macronie se fracture sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension, à l’image des divergences entre Gérald Darmanin et Elisabeth Borne.
Le lundi 6 novembre, la loi immigration arrive au Sénat, sans que la nature du texte débattu par les parlementaires soit connue pour le moment. En effet, l’exécutif est disloqué entre sa gauche et sa droite. Tout est parti d’une discussion entre Elisabeth Borne et le patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau.
Révélée par Le Parisien, cette conversation divulgue l’intention de la Première ministre de potentiellement reprendre l’écriture du texte, notamment en retirant l’article 3 qui prévoit la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension. C’est précisément cet article qui est au cœur des débats les plus animés, constituant une ligne rouge pour la droite, puisque Les Républicains dénoncent un appel d’air pour l’immigration clandestine. Alors, si le gouvernement enlevait cette mesure, ce serait un geste envers LR.
Cependant, certains élus comme Raphaël Schellenberger, député Les Républicains du Haut-Rhin, n’y croient pas : « J’arrête de spéculer avec ce gouvernement qui passe son temps à se contredire, parce qu’à chaque fois qu’on a voulu discuter de cette façon-là avec lui, il s’est foutu de la représentation nationale. Dorénavant, on paiera après le bal » déplore-t-il. Les Républicains veulent être fermes, et réclament des mesures plus dures, surtout après l’attentat d’Arras.
Frictions entre Gérald Darmanin et Elisabeth Borne
Néanmoins, si cet article 3 ne figure plus dans la loi, l’aile gauche de la majorité risque de piquer une colère, d’autant que le gouvernement n’a pas accordé ses violons. Mardi matin, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, assurait aux députés de la majorité son attachement à la mesure sur les métiers en tension, contredit dans la foulée par Elisabeth Borne.
Le mercredi 25 octobre au matin, l’aile gauche de la Macronie, attachée à cette mesure, a demandé une clarification. Selon nos confrères du Figaro, plusieurs députés ont demandé un rendez-vous avec Elisabeth Borne, qui devrait donc faire en sorte de s’adapter aux demandes des uns et des autres.
rtl