Le Premier ministre slovaque Robert Fico a confirmé, jeudi, l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. « La guerre en Ukraine n’est pas la nôtre, nous n’avons rien à voir avec cette guerre », a-t-il affirmé. Le Kremlin a réagi à cette annonce en la minimisant, estimant qu’elle « ne va guère affecter tout le processus ».
Parole tenue. Le nouveau Premier ministre slovaque, Robert Fico, a annoncé, jeudi 26 octobre, l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, limitant son soutien à son voisin à l' »aide humanitaire et civile ».
« Nous considérons l’aide à l’Ukraine uniquement comme une aide humanitaire et civile, nous ne fournirons plus d’armes à l’Ukraine », a déclaré Robert Fico, au lendemain de sa nomination à la tête d’un gouvernement de coalition associé à un parti d’extrême droite prorusse. « La guerre en Ukraine n’est pas la nôtre, nous n’avons rien à voir avec cette guerre », a-t-il ajouté.
Selon lui, « l’arrêt immédiat des opérations militaires est la meilleure solution pour l’Ukraine ». « L’UE devrait passer du statut de fournisseur d’armes à celui d’artisan de la paix », a-t-il insisté.
Le Kremlin a immédiatement réagi à cette annonce, minimisant son importance. « La part de la Slovaquie dans les livraisons d’armes [à Kiev, NDLR] n’était en effet pas si grande, et c’est pourquoi cela ne va guère affecter tout le processus », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’accuser une fois encore les États-Unis d’alimenter le conflit en aidant l’Ukraine.
« Une politique étrangère slovaque souveraine »
Lors de ses déclarations devant les députés, Robert Fico a aussi annoncé qu’il ne soutiendra pas de nouvelles sanctions contre la Russie « tant que nous n’aurons pas analysé leur impact sur la Slovaquie ». « Si de telles sanctions doivent nous nuire, comme c’est le cas pour la plupart des sanctions, je ne vois aucune raison de les soutenir », a-t-il insisté.
La veille nommé chef de gouvernement, Robert Fico avait annoncé « une politique étrangère slovaque souveraine ».
Sa formation Smer-SD est arrivée en tête des élections législatives de septembre lors desquelles il a déjà promis que la Slovaquie n’enverrait pas « une seule pièce de munitions » à l’Ukraine et appelé à de meilleures relations avec la Russie.
Pour former un gouvernement, Robert Fico, qui a déjà occupé le poste du Premier ministre à deux reprises, s’est allié au parti d’extrême droite SNS et à un parti de gauche, Hlas. Le SNS, dirigé par l’ancien président du Parlement Andrej Danko, partage la rhétorique anti-réfugiés et pro-russe de Smer-SD.
AFP