Et si le variant delta, en passe de devenir majoritaire en Europe cet été, mutait et devenait encore plus transmissible ? C’est bien le scénario catastrophe qu’a esquissé le ministère indien de la Santé en publiant mardi 22 juin, un communiqué de resse à propos du variant dit «delta plus».
Qui est «delta plus» ?
Si on résume (accrochez-vous bien) : il s’agit d’un variant de variant, plus transmissible que delta alors qu’il est lui-même plus transmissible qu’alpha (ex-anglais), qui est lui-même plus transmissible que le Sars-Cov-2 apparu à Wuhan. Au-delà des maux de tête provoqués par cette phrase, la nouvelle est inquiétante, et a été accueillie avec une certaine émotion.
Le ministre indien de la Santé Harsh Vardhan, a communiqué, mercredi 23 juin, plus d’éléments sur cette mystérieuse évolution. Il s’agit donc d’un variant delta ayant acquis une nouvelle mutation, codée K417N. Cet attelage (delta + K417N) a été repéré par l’agence sanitaire anglaise dans son rapport du 11 juin. Il a reçu à cette occasion le nom de Delta-AY.1, un peu moins flippant que «delta plus».
With #SARSCoV2 virus continually mutating globally, a constant vigil is being maintained in India as well.
INSACOG has been proactively tracking prevalence of variants such as Delta plus in the country & providing regular updates to contain its spread.@PMOIndia @MoHFW_INDIA pic.twitter.com/ZsZAikF5xq
— Dr Harsh Vardhan (Modi Ka Pariwar) (@drharshvardhan) June 23, 2021
Cette évolution est à surveiller car la mutation K417N est présente chez le variant beta (ancien sud-africain), qui a démontré une capacité à échapper en partie au système immunitaire de personnes vaccinées ou déjà infectées une première fois. Cependant, l’effet de cette mutation sur le variant delta doit encore être analysé. Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions définitives.
Où est «delta plus» ?
Cette nouvelle version du variant delta a actuellement été détectée dans une dizaine de pays. Ainsi, l’Inde communique ce mercredi sur 40 cas, mais sans «augmentation significative de la prévalence». Selon l’agence sanitaire anglaise, on recensait dans le monde 161 génomes de delta-AY1, au 16 juin. La répartition s’effectue comme suit : 1 au Canada, 8 en Inde, 15 au Japon, 3 au Népal, 9 en Pologne, 22 au Portugal, 1 en Russie, 18 en Suisse, 1 en Turquie et 83 aux Etats-Unis.
Source: liberation