Et à la fin, c’est l’Afrique du Sud qui gagne. D’un tout petit point, comme en quarts face aux Bleus, comme en demi face aux Anglais, les Springboks ont étouffé les All Blacks au sommet (11-12). A l’image de leur Mondial, les coéquipiers de Siya Kolisi ont tenu pour s’imposer et devenir la nation la plus titrée de l’histoire de la Coupe du monde (4e sacre), et la deuxième à conserver son propre titre.
CANE, UN ROUGE DÉVASTATEUR : « JE VAIS DEVOIR VIVRE AVEC ÇA TOUTE MA VIE »
Sans marquer d’essai, sans créer beaucoup de jeu, les Springboks ont gagné à leur manière. Et comme on aime le répéter, une Coupe du monde se remporte en grande partie grâce à la défense. C’est bien ce qui a fait la réussite de cette équipe-là pendant toute la compétition.
Et c’est ce qui a fait craquer des All Blacks courageux et prêts à tout pour récupérer la couronne qu’ils n’ont plus vue depuis 2015.
L’AFRIQUE DU SUD N’A PAS DÉROGÉ À LA RÈGLE
Dans une partie longtemps glacée par la tension d’une finale, les Sud-Africains sont mieux entrés qu’à leur habitude dans le match. A coup de grands coups de pied et de dépossession exacerbée, Faf de Klerk et les siens ont mis en place leur rouleau compresseur… défensif. De quoi frustrer des Néo-Zélandais généreux mais vite mis sous pression. A l’image d’un Will Jordan jusque là virevoltant, et qui s’est liquéfié ce soir face aux kamikazes adverses.
Qu’a-t-il manqué aux Blacks ? « Avec un Beauden Barrett au top… »
Handré Pollard avait été titularisé pour concrétiser ce bras de fer, il l’a parfaitement fait lors du première période fermée. Mais pas sans intérêt, alors que le capitaine néo-zélandais Sam Cane devenait le premier exclu définitif d’une finale d’un Mondial (29e). Dans une intensité tout de même élevée où les chocs entre mastodontes se sont multipliés, il y a eu du dégât.
La sortie du seul talonneur de métier Bongi Mbonambi (2e) et les 3 autres cartons du match (Shannon Frizell, 3e) pour les All Blacks, (Siya Kolisi, 46e et Cheslin Kolbe, 73e) en sont la preuve.
LES ALL BLACKS ONT MANQUÉ DE PRÉCISION AU PIED
Privés de leur capitaine, les hommes de Ian Foster n’ont pas démérité. Le début de deuxième période aurait pu les mettre sous l’eau. Mais les Springboks ont aussi douté et se sont parfois précipités (4 drops dont 3 ratés total, conquête bousculée). De quoi remettre les All Blacks dans l’avancée.
Et le panache a payé sur l’unique essai de la rencontre avec à sa conclusion l’infatigable Beauden Barrett (58e). De quoi enfin sourire, alors que celui d’Aaron Smith quelques minutes avant avait été refusé sur un en-avant au tout départ de l’action.
Mais Richie Mo’unga a manqué de le transformer, ce qui aurait pu faire enfin passer les siens devant et mettre l’Afrique du Sud sous pression. Au lieu de ça, les Springboks ont continué de défendre tout en agressivité mais aussi en bêtise (carton jaune de Cheslin Kolbe, 73e).
La dernière occasion manquée en route, pour les All Blacks avec une pénalité difficile et ratée pour Jordie Barrett à 48m. Il faut dire que le centre avait donné tout au long de la partie, donnant parfois son corps à la science face à des affamés de la défense. Les All Blacks ont tout donné mais ont eux aussi buté.
C’est dire la force des champions du monde, à la fois semblables mais si différents des Springboks sacrés en 2019.