Etats généraux du désenclavement en Guyane: quand des citoyens sont condamnés au confinement

Ce weekend, en Guyane, le collectif Apachi organise sa 2ᵉ édition des états généraux du désenclavement. Un grand rassemblement d’élus locaux auquel sont conviés des représentants de l’état, dans la plus vaste commune de France, Maripasoula, perdue au milieu de la forêt amazonienne. Des élus qui veulent alerter sur la rupture d’égalité entre citoyens sur le sol français.

Cela fait maintenant un mois que les habitants de Maripasoula sont coupés du monde. Un territoire peuplé de populations amérindiennes et Bushinengués, les descendants des esclaves qui avaient fui les plantations.

Plus de 200 km de forêt vierge les séparent de la civilisation. Pour la rejoindre, sans avion, il faut compter deux jours de pirogue sur le fleuve Maroni. Sans avion car fin septembre, la compagnie Air Guyane, véritable ligne de vie entre Maripasoula et Cayenne, a fait faillite.

Air Guyane, qui assurait une liaison aérienne entre ses 12.000 habitants et Cayenne, la capitale de la Guyane, a été placé fin septembre en liquidation judiciaire. Depuis, le transport de passagers et de marchandises est quasiment à l’arrêt…

Dans la petite ville cernée par la jungle, un pack d’eau peut se vendre aujourd’hui 26 euros. Les médicaments vitaux sont acheminés par hélicoptère et les déplacements à caractère urgents assurés par un petit avion de 19 places. Maripasoula fait partie des cinq communes isolées du territoire guyanais qu’aucune route ne relie à la côte, ses villes et aéroports… Au total ce sont plus de 30.000 personnes qui dépendent quotidiennement des liaisons aériennes.

Ce weekend, les états-généraux du désenclavement, organisés par le collectif Apachi qui signifie la route, le chemin en Aluku tongo, ont pour but d’alerter Paris sur les conditions de vies de ces Français, pour ainsi dire confinés.

En 2016, un projet de route le long du Maroni avait été acté, et la première édition des états généraux du désenclavement, en juillet 2022, était consacrée au désenclavement terrestre. Depuis le chantier n’a avancé que de 32 kilomètres… En attendant, les responsables locaux demandent la création d’une ligne aérienne locale pérenne.

RFI

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