Égypte : les autorités cherchent à mobiliser plusieurs milliards de dollars pour promouvoir les énergies vertes

Initialement, Pretoria prévoyait de fermer l’ensemble des centrales à charbon entre 2018 et 2029. Mais de plus en plus de voix s’élèvent, y compris au sein du gouvernement, pour repousser ce délai au-delà de 2030 alors que le pays est déjà aux prises avec une grave crise énergétique.

L’Afrique du Sud pourrait enregistrer des milliers de décès liés à la pollution de l’air et des pertes économiques importantes si elle repousse le délai de fermeture de ses centrales à charbon au-delà de 2030, selon un rapport publié le 24 octobre par le Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre (CREA), un groupe de réflexion indépendant basé à Helsinki.

Intitulé « Health impacts of delaying coal power plant decommissioning in South Africa », le rapport rappelle que l’économie sud-africaine dépend largement du charbon.

Ce combustible fossile génère environ 100 000 emplois dans les sites miniers et compte pour 80% de la production d’électricité mais il pose également un grave problème de santé publique dont les impacts négatifs ont été établis par les spécialistes depuis de longues décennies.

En 2017, une étude réalisée par des experts indépendants a estimé que la pollution de l’air provenant des centrales à charbon de la compagnie publique d’électricité sud-africaine Eskom était à elle seule responsable d’environ 2200 décès chaque année, de plus de 94 000 jours de symptômes d’asthme et 9500 cas de bronchite chez les enfants, de 2 800 cas de bronchite chronique chez les adultes, de 2400 admissions à l’hôpital et d’un million de journées de travail perdues par an.

Le rapport précise également que le gouvernement sud-africain avait prévu de fermer l’ensemble des centrales à charbon du pays entre 2018 et 2029. Mais une seule centrale (Komati) a été jusqu’ici mise hors service.

En outre, de plus en plus de voix s’élèvent depuis quelques mois pour repousser la mise hors service du reste des centrales au-delà de 2030 alors que le pays le plus industrialisé du continent est aux prises avec une grave crise énergétique, avec des coupures programmées d’électricité pouvant durer jusqu’à 12 heures par jour.

Une surmortalité liée la pollution de l’air

En mars dernier, le ministre de l’Électricité, Kgosientsho Ramokgopa, a annoncé son intention prolonger la durée de vie des centrales à charbon vieillissantes d’Eskom par rapport aux délais fixés précédemment.  

Alors que la nation arc-en-ciel reste l’un des douze plus grands pollueurs au monde et le septième producteur de charbon à l’échelle planétaire, ce retardement de la transition énergétique entraînerait une surmortalité liée à la pollution de l’air de 15 300 personnes et des coûts économiques de 345 milliards de rands sud-africains (18 milliards de dollars).

Sur ce total de pertes humaines, 6200 décès seraient dus à l’exposition aux particules, 3500 à l’exposition au dioxyde d’azote et 5700 à l’exposition au dioxyde de soufre.

Les coûts économiques de la prolongation de l’exploitation des centrales à charbon découleraient non seulement du manque de productivité économique (13 millions de jours d’absence au travail et 18 000 années vécues avec un handicap) et de la hausse des frais de soins liés aux maladies causées par la pollution de l’air comme l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive et les accidents vasculaires cérébraux, mais aussi des charges de maintenance d’un parc surdimensionné.   

Le rapport indique par ailleurs que le retard qui serait pris dans la fermeture des centrales électriques dont la mise hors service était prévue dans les années 2020, risque d’avoir un effet d’entraînement sur la fermeture d’autres centrales ultérieurement. Si le rythme de mise hors service des centrales dans les années 2030 et 2040 n’est pas accéléré par rapport aux plans précédents, les retards supplémentaires pourraient porter le nombre de décès à 32 000 et les coûts économiques à 721 milliards de rands (37,7 milliards de dollars).

Ecofin

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