Parmi les ruines d’Acapulco, « la maison de Tarzan »

Des arbres arrachés, des toits détruits, des chambres défoncées: l’hôtel et la maison de l’acteur américain Johnny Weissmüller, alias Tarzan, n’ont pas échappé à l’ouragan de force maximale 5 qui a dévasté Acapulco dans l’ouest du Mexique.

Au sommet d’une falaise qui surplombe l’océan Pacifique, la bâtisse couleur fuschia a été le refuge de la jet-set et la dernière adresse du « roi de la Jungle » jusqu’à sa mort en 1984 à 79 ans, dans la célèbre station balnéaire.

L’histoire d’amour entre Weissmüller et Acapulco a commencé en 1948 lors du tournage de « Tarzan et les Sirènes », le dernier de la série.

Pour les besoins du film, l’acteur torse nu, ex-champion olympique de natation, s’était jeté à la mer du haut de la « Quebrada », le fameux rocher d’Acapulco, un plongeoir naturel à 45 m au-dessus de la mer.

Avec d’autres fortunes d’Hollywood, dont John Wayne, Weissmüller a racheté l’hôtel « Flamingos ». Les deux acteurs l’ont converti en un lieu de fêtes pour les stars de l’époque, à l’abri des paparazzis: Elizabeth Taylor, Lana Turner, Orson Welles, Errol Flynn…

L’âge venant, Weissmüller s’est fait construire une maison à l’écart de l’hôtel, où il s’est retiré dans les dernières années de sa vie.

Le 25 octobre, l’ouragan Otis a emporté l’hôtel symbole de l’âge d’or d’Acapulco, comme le reste du port, avec un bilan de 46 morts et 58 disparus.

« La piscine, que nous étions en train de rénover, est détruite », déplore à l’AFP Víctor Manuel Hernández, l’actuel chef administratif de Los Flamingos. « L’ouragan a détruit les arbres, a brisé les vitres, saccagé l’intérieur des chambres ».

« Pour ce qui est de la +maison de Tarzan », elle est totalement détruite », ajoute l’administrateur en référence à l’endroit qu’occupait Weissmüller à l’écart de l’hôtel.

– L’empreinte de la jet-set –

 (AFP - FRANCISCO ROBLES)

Au total, 274.000 habitations et 600 hôtels ont été touchés par l’ouragan Otis qui a frappé la ville de 780.000 habitants dont l’économie est essentiellement tournée vers le tourisme.

L’ouragan va-t-il marquer la fin définitive d’Acapulco? Au temps de sa splendeur dans les années 50-60 du siècle précédent, « la perle du Pacifique » était une annexe d’Hollywood. Elizabeth Taylor s’y est mariée pour la troisième fois. Simple sénateur, le futur président John F. Kennedy y a passé sa lune de miel avec Jacqueline Lee Bouvier.

Au sommet de sa gloire, l’endroit à la mode du Mexique a inspiré des dizaines de films comme « Fun in Acapulco » avec Elvis Presley, qui n’a jamais mis les pieds au Mexique (le film a été tourné en Californie).

Les couchers de soleil sur la plage ont aussi insipiré le musicien-chanteur-poëte Agustín Lara, l’homme de Veracruz à jamais épris de la star de l’âge d’or du cinéma mexicain María Félix.

A partir des années 2000, Acapulco a été prise dans la violence liée au narcotrafic, qui a réduit le flot de touristes.

 (AFP - FRANCISCO ROBLES)

Pour l’heure seuls 10 des 40 employés de l’hôtel Flamingos ont pu reprendre leur poste de travail, en raison des conditions de transport toujours compliquées dans la ville.

« La situation est triste. Mais il faut être positif », soupire le manager de l’hôtel. Le gouvernement a promis un plan de soutien de 3,5 milliards de dollars pour aider Acapulco à renaître de ses ruines.

AFP

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