Fréquents, les troubles anxieux ne se transforment pas toujours en anxiété chronique qui peut être handicapante au quotidien. Comment apprendre à les distinguer ? Les réponses du Dr Jérôme Palazzolo, psychiatre.
Selon l’Inserm, 21 % des adultes sont touchés au cours de leur vie par des troubles anxieux et les femmes sont deux fois plus affectées que les hommes. « Les troubles anxieux constituent un ensemble de pathologies très communes. Ils peuvent être handicapants et affectent le comportement, les pensées, les sentiments et les perceptions physiques.
Ils comptent un grand nombre d’états en apparence très différents, qui comportent tous l’anxiété comme symptôme sous-jacent principal », explique le Dr Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre, professeur de psychologie clinique et médicale et auteur de l’ouvrage les essentiels des TCC (Ed. Hermann).
Pour le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, l’ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie, les troubles anxieux regroupent plusieurs manifestations distinctes selon le Dr Palazzolo.
Ils comprennent ainsi les attaques de panique, l’agoraphobie, le trouble panique avec ou sans agoraphobie, l’agoraphobie sans antécédent de trouble panique, la phobie spécifique, la phobie sociale, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) ou encore l’état de stress post traumatique. Figurent aussi parmi les troubles anxieux, le stress aigu, l’anxiété généralisée, le trouble anxieux dû à une affection médicale générale, le trouble anxieux induit par une substance ou encore le trouble anxieux non spécifié.
Troubles anxieux : les différents stades
Il existe aussi différente stades concernant l’anxiété. Ainsi si un trouble anxieux peut être ponctuel et être associé à un événement en particulier, il peut aussi devenir invalidant quand il est diffus, persistant, irrationnel et surtout quand il perturbe la plupart des actes de la vie quotidienne. Difficile à contrôler, il est à l’origine de souffrances : il s’agit alors d' »anxiété généralisée« , qui constitue le trouble anxieux le plus courant.
« Tout est une question d’intensité. Les symptômes de l’anxiété vont d’une simple inquiétude à des épisodes de terreur massive« , confirme en effet le Dr Palazzolo.
Quels que soient la forme et l’intensité du trouble anxieux, le traitement est souvent le même. « Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) représentent aujourd’hui l’un des modes de prise en charge psychologique le plus largement reconnu par l’ensemble des approches scientifiques pour les différents troubles anxieux. Elles reposent sur des techniques qui évoluent régulièrement au fil du temps en fonction des travaux de recherche qui en évaluent l’efficacité« , précise le Dr Palazzolo.
Formes de psychothérapie interactive, les TCC consistent à faire équipe avec le thérapeute pour identifier et atteindre des objectifs concrets et définis spécifiquement afin de réduire les symptômes et la souffrance associée.
« Par exemple, dans le cas d’une phobie sociale, les buts de la thérapie pourront être ciblés autour d’une augmentation de l’activité physique, d’un accroissement des interactions sociales, et d’une réduction des ruminations négatives concernant les situations de stress social à venir.
Les objectifs pour une agoraphobie avec attaques de panique pourront peut-être être de s’orienter vers la capacité de faire seul(e) le tour d’un pâté de maisons, de développer la connaissance concernant le rôle de l’hyperventilation dans le déclenchement des crises d’angoisse, voire d’identifier et de modifier les pensées automatiques à l’origine des attaques de panique », explique le Dr Palazzolo qui insiste sur le fait que les troubles anxieux peuvent tout à fait être traités !
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