Burkina Faso : 46 localités assiégées, 6100 écoles et 373 centres de santé fermés (Amnesty International)

L’ONG Amnesty international a publié jeudi, à Dakar, un rapport sur « les crimes et autres atteintes aux droits humains au Burkina Faso », faisant état de 46 localités assiégées par les groupes armés, 6100 écoles et 373 centres de santé fermés de juin à juillet.

« Nous publions aujourd’hui un rapport sur la violation des droits humain et les exactions qui sont commises dans les villes assiégées au Burkina Faso. Au moins, 46 localités sont assiégées par des groupes armés. Ces populations sont privées d’accès à la santé et à l’éducation », a indiqué Samira Daoud, directrice d’Amnesty international de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Selon Amnesty international, l’état de siège imposé par des groupes armés au Burkina Faso a nui aux moyens de subsistance des habitants et généré une insécurité alimentaire qui a aggravé une situation humanitaire déjà critique de manière générale.

Le rapport souligne que du fait des attaques menées par des groupes armés contre les convois de ravitaillement et de l’interdiction des activités agricoles et du pâturage pour le bétail dans des endroits comme Djibo et Sebba, les habitants sont encore plus à la merci de l’insécurité alimentaire et des conséquences que cela a sur leurs moyens de subsistance.

Amnesty International recommande à toutes les parties au conflit armé de « mettre fin immédiatement à toutes les attaques contre les civiles ou les moyens de survie de la population civile, en particulier les infrastructures liées à l’eau ».

L’organisation demande aussi de veiller à ce que les parties au conflit respectent pleinement toutes les dispositions du droit international humanitaire.

Au gouvernement Burkinabé, Amnesty international recommande de faciliter l’acheminement de l’aide alimentaire, de protéger les droits aux soins de santé et à l’école ainsi que l’accès à l’eau et à la nourriture.

L’ONG suggère de faire en sorte que les membres de l’armée, l’état islamique du Sahel et d’autres groupes armés, soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre et d’autres graves violations des droits humains, notamment des attaques contre des civils, contre les infrastructures et le personnel humanitaire, fassent l’objet d’une enquête, et lorsqu’il existe des preuves suffisantes, soient poursuivis dans le cadre d’un procès équitable devant un tribunal pénal de droit commun, sans encourir la peine de mort.

Les forces de défense et de sécurité burkinabé sont invitées à veiller à ce que le personnel des organisations humanitaires indépendantes bénéficie d’un accès sans entrave aux localités assiégées et aux zones sous le contrôle des forces de défense et de sécurité.

L’Etat islamique au Sahel et le groupe armé Ansaroul islam sont appelés à s’engager publiquement à respecter les dispositions du droit international humanitaire et à condamner les atteintes aux droits humains perpétrées par leurs membres.

APS

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