Après des résultats qui leur ont été favorables dimanche au premier tour des élections régionales, les présidents sortants de droite et de gauche espèrent confirmer au second tour, même si certains scrutins s’annoncent serrés. Le premier tour des régionales les a renforcés malgré une abstention historique : les présidents sortants de droite et du PS espèrent transformer l’essai, dimanche 27 juin, à l’occasion du second tour, confortés par une campagne qui s’est concentrée cette semaine sur les sujets locaux.
Issus de « l’ancien monde » déstabilisé par l’arrivée d’Emmanuel Macron en 2017, ils ont résisté aux ambitions de La République en marche et du Rassemblement national, deux formations qui ont pâti de leur manque d’ancrage territorial, surtout la majorité présidentielle.
Certains sont clairement favoris : à droite, Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, voire Valérie Pécresse en Île-de-France. À gauche, la socialiste Carole Delga en Occitanie et Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine.
Mais certains scrutins s’annoncent serrés. C’est le cas en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca), la seule région où le RN est arrivé en tête dimanche, contre six en 2015. Un recul qui a contraint Marine Le Pen à lancer un appel pour mobiliser son électorat qui a particulièrement boudé les urnes dimanche, au milieu de l’indifférence générale (66,7 % d’abstention).
« Une victoire du RN en Paca changerait la lecture de ces élections »
Dans cette région, le sortant LR Renaud Muselier, qui avait créé un psychodrame au sein de son parti en se rapprochant de LREM avant le premier tour, est au coude-à-coude dans les sondages avec le RN Thiery Mariani.
« Une victoire du RN changerait la lecture de ces élections régionales », affirme à l’AFP Bernard Sananès, président de l’institut Elabe. Ce serait non seulement une première historique, mais aussi une manière pour Marine Le Pen d’enclencher une dynamique dans l’optique de la présidentielle de 2022, même si les espoirs de conquêtes plus nombreuses semblent avoir été douchés au premier tour.
Chassez le national, il revient au galop : à dix mois de la présidentielle, le scrutin en Paca mettra à l’épreuve la solidité du « front républicain » après le retrait dans l’entre-deux-tours du chef de file écologiste de l’union de la gauche, Jean-Laurent Félizia, pour barrer la route à Thierry Mariani.
« Le schéma de 2015 avec un électorat qui s’était fortement mobilisé pour faire barrage au RN ne semble pas se mettre en place », observe Frédéric Dabi. Un sondage Ifop indique que seulement 45 % des électeurs de gauche sont prêts à voter pour le sortant LR, soit moins que les deux tiers qui s’étaient mobilisés en 2015 contre le RN.
Ces régionales auront décidément beaucoup de mal à échapper aux enjeux nationaux : Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse tenteront de les utiliser comme tremplin pour se lancer dans la course à l’Élysée.
« C’est sûr que les régionales peuvent à nouveau créer pour la droite une dynamique dont elle est privée depuis 2017 », explique à l’AFP le politologue Pascal Perrineau.
Quant à la gauche, elle attend elle aussi du scrutin qu’il lui donne des ailes grâce à ses listes d’union, notamment en Île-de-France où l’écologiste Julien Bayou, allié à Audrey Pulvar et Clémentine Autain, espère créer la surprise.
« Mais y a-t-il une dynamique unitaire ? La réponse n’est pas évidente », nuance Pascal Perrineau, qui cite comme exemple le faible score dans les Hauts-de-France de l’écologiste Karima Delli, qui était pourtant parvenue à rassembler la gauche dès le premier tour.
Dans d’autres régions, les sortants se gardent de crier victoire face à un RN qui les a talonnés dimanche: c’est le cas de la PS Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté et de François Bonneau, également socialiste, en Centre-Val-de-Loire.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine Il n’y a pas que des sortants de gauche qui doivent encore batailler pour se maintenir : dans les Pays de la Loire, la présidente LR Christelle Morançais est défiée par l’écologiste Matthieu Orphelin, renforcé par son alliance d’entre-deux-tours avec le candidat PS Guillaume Garot.
Dans l’ombre des régionales, les départementales devraient elles aussi être marquées par la prime aux sortants et donc maintenir, voire conforter, la majorité de droite qui contrôle 66 d’entre eux. Même scénario dans les Outre-mer avec des sortants favoris lors du second tour qui aura lieu à Mayotte, à la Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique afin de renouveler les élus de leurs départements, régions ou collectivités territoriales.
Source: france24
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