Le sénateur américain Chris Coons a proposé un projet de loi qui exigerait un examen immédiat « hors cycle » de l’éligibilité de l’Afrique du Sud à la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), selon des informations suivies ici mardi.
Membre de la commission des relations extérieures du Sénat américain, M. Coons a publié lundi en fin de journée – pour discussion – le projet de loi sur le renouvellement de l’AGOA de 2023, dans lequel il propose que la représentante américaine au commerce, Katherine Tai, « entreprenne immédiatement un examen hors cycle de l’Afrique du Sud ».
Aucune raison n’a été fournie pour l’appel à une révision de l’éligibilité de l’Afrique du Sud dans le programme AGOA.
Etabli par le Congrès américain en 2000 et renouvelé en 2015, le programme AGOA offre un accès en franchise de droits au marché américain pour les exportations de la plupart des produits provenant de 35 pays d’Afrique subsaharienne.
L’éligibilité dépend d’examens annuels favorables de la politique commerciale et d’investissement d’un pays, de sa gouvernance, des droits des travailleurs, des droits de l’homme et d’autres conditions.
Des examens « hors cycle » peuvent être initiés par le biais de pétitions déposées par tout législateur américain ou groupement économique afin de déterminer si un pays africain bénéficiaire répond toujours aux critères d’éligibilité définis dans la loi AGOA.
L’Afrique du Sud a été le principal bénéficiaire de l’AGOA, mais récemment, des membres influents du Congrès, dont M. Coons et le sénateur républicain Jim Risch, ont remis en question l’éligibilité de Pretoria en raison de ses liens étroits avec la Russie, qui sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale et les intérêts de politique étrangère des Etats-Unis, ce qui constitue une violation de l’une des conditions de l’AGOA.
L’exclusion éventuelle de l’Afrique du Sud de l’AGOA aurait des conséquences négatives considérables sur l’économie et les relations internationales du pays.
L’AGOA a apporté des avantages considérables aux exportateurs sud-africains de voitures, de fruits et de vin, en particulier.
Dans le même projet de loi, M. Coons a proposé de prolonger l’AGOA de 16 ans – au lieu des 10 ans habituels – jusqu’en 2041, arguant que cela offrirait aux entreprises américaines la prévisibilité nécessaire pour investir en Afrique subsaharienne à un moment où de nombreuses entreprises américaines cherchent à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et à réduire leur dépendance à l’égard de la Chine.
L’augmentation des investissements des entreprises américaines en Afrique soutiendrait la croissance et le développement économiques régionaux et renforcerait la position des Etats-Unis sur le continent.
L’AGOA doit prendre fin en 2025
M. Coons souhaite également que les règles d’origine de l’AGOA soient modifiées afin d’autoriser les intrants provenant des pays d’Afrique du Nord, membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Signée en 2018, la ZLECA vise à favoriser le commerce et à stimuler l’intégration économique et la croissance sur l’ensemble du continent.
Alors que l’AGOA est limitée aux pays d’Afrique subsaharienne, Coons a proposé que la loi sur le renouvellement de l’AGOA modifie les règles d’origine de ce programme pour permettre aux intrants des membres nord-africains de la ZLECA d’être pris en compte dans l’exigence selon laquelle 35% de la valeur d’un produit éligible doit être originaire d’Afrique.
Ce changement permettrait à l’AGOA de renforcer la promesse de la ZLECA de développer les chaînes d’approvisionnement intra-africaines, a-t-il déclaré.
Pour participer aux règles d’origine élargies, les pays d’Afrique du Nord devront satisfaire aux critères d’éligibilité de l’AGOA en matière de gouvernance, de droits de l’homme et de politique étrangère.
APA