Serge Ekué, le président de la Banque ouest-africaine de développement, a décidé de reporter le forum présidentiel prévu dans le cadre du cinquantenaire de l’institution. Le coup d’État au Niger expliquerait ce choix.
Tout était pourtant prêt pour célébrer le cinquantenaire de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Mais dans un communiqué daté du 8 novembre, l’institution a annoncé le report sine die du forum présidentiel prévu dans le cadre de cet anniversaire. L’évènement, qui devait se tenir à Lomé du 12 au 14 novembre, prévoyait également des séminaires réservés aux administrateurs et ministres statutaires.
En conséquence, les cérémonies du jubilé seront circonscrites aux activités prévues exclusivement pour le personnel de la BOAD.
Serge Ekué, le président de l’institution, espérait faire de cet anniversaire une grande fête réunissant autour de lui les huit chefs d’État actionnaires de la banque (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Des représentants de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), de la Banque mondiale (BM), de la BCEAO et du secteur privé devaient aussi y prendre part.
Des présidents « mal à l’aise »
Mais le coup d’État perpétré au Niger contre le président Mohamed Bazoum a eu raison de ses ambitions. En effet, au moment du putsch, ce dernier était le président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique ouest-africaine (UEMOA).
Selon nos informations, le président de la BOAD a entamé ces dernières semaines une tournée régionale pour prendre le pouls des autres chefs d’État de la région, et tenter de les convaincre de participer au cinquantenaire. Il avait notamment rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara qui a remplacé Mohamed Bazoum au pied levé en tant que président de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA. Sans succès.
Un sommet arabo-africain également annulé
« Plusieurs chefs d’État ne se sentaient pas à l’aise de venir alors que l’un des leurs est en détention. Pour des raisons d’agenda et à cause du contexte, les présidents ont décliné un à un, et cela ne faisait plus sens d’organiser ces festivités », détaille une source au sein de la BOAD.
La banque de développement n’est pas la seule à faire les frais du contexte international délétère. L’Arabie Saoudite a également décidé d’annuler le sommet arabo-africain initialement prévu les 11 et 12 novembre « en raison des développements actuels à Gaza ».
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