Plusieurs dizaines de militants du collectif anti-OGM Faucheurs volontaires ont fait irruption jeudi matin dans les locaux du groupe agricole Arterris à Carcassonne, pour dénoncer le projet européen de renouvellement de l’autorisation du glyphosate, a constaté l’AFP.
« On demande que les produits à base de glyphosate ne soient pas réautorisés par l’Europe », a déclaré à l’AFP Dominique Masset, militant des Faucheurs et co-président de Secret toxique, coalition de 80 associations engagées contre les pesticides jugés dangereux pour l’environnement.
Alors qu’il occupait avec d’autres militants les locaux d’Arterris, qui commercialise des produits à base de glyphosate destinés aux professionnels, Dominique Masset a déploré que « le principe de précaution (ne soit pas) respecté » par l’Union européenne (UE).
« La Commission (européenne) prétend qu’il n’y a pas de danger avéré justifiant l’interdiction, mais les produits contenant du glyphosate et d’autres substances qui y sont associées, sont dangereux. On n’analyse pas les produits finis tels qu’ils sont vendus », dénonce-t-il.
« On épand dans les champs des produits qui sont composés de différentes molécules, dont le glyphosate. Les études n’analysent pas les autres substances. C’est incohérent et non règlementaire », estime M. Masset, qui promet un recours devant la Cour de justice de l’UE.
L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’UE expire le 15 décembre. Les 27 pays de l’Union sont divisés sur une proposition de Bruxelles de la reconduire pour dix ans.
Des pays du sud et de l’est de l’Europe y sont favorables, alors que la France et l’Allemagne se sont abstenues lors du vote du 13 octobre. Un nouveau vote doit avoir lieu courant novembre.
Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides – dont le Roundup de Monsanto, très largement utilisé dans le monde – avait été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le groupe allemand Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018, affirme « rester confiant dans la prochaine étape », se disant « convaincu de la sécurité » du glyphosate.
Une autre manifestation contre la réautorisation du glyphosate est prévue à Angers vendredi.
afp