COP 28 : La communauté internationale pourra-t-elle mettre en place un fonds visant à faire face aux « pertes et dommages » causés par le changement climatique

Le média numérique environnemental de France Télévision, NOWU, a indiqué que malgré les efforts pour atténuer le changement climatique et s’y adapter, il va inévitablement causer des dégâts. Un fond financier pourrait bientôt permettre aux pays les plus en difficulté d’y faire face.

Lors de la 28ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) prévue du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï aux Émirats arabes unis, le sujet des pertes et dommages va occuper une place de choix dans les débats après avoir déjà été un sujet majeur de la COP27. Pour comprendre à quoi cette expression fait référence, il faut revenir sur la stratégie qui a été adoptée par la communauté internationale face au changement climatique.

D’après le NOWU, le média numérique environnemental de France Télévisions qui s’est penché sur le sujet, la première chose, c’est d’atténuer le changement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. La deuxième, c’est de s’y adapter pour faire face aux effets du changement climatique qu’on n’aura pas pu éviter. Et enfin, il va falloir gérer les dégâts qui vont se produire malgré tout.

Le média en ligne a relevé que ce sont bien ces dégâts qui sont désignés par l’expression « pertes et dommages » : des événements extrêmes comme des inondations, des sécheresses, ou des événements plus lents, mais tout aussi dramatiques, comme la montée des eaux, qui menace l’existence même de certains pays.

Une question de responsabilité des pays développés

Les pertes et dommages soulèvent la question de la justice climatique. Parce qu’en effet, parmi les personnes touchées par des événements climatiques extrêmes depuis 1991, 97% vivaient dans des pays en développement, selon la Loss and Damage Collaboration, un groupe de chercheurs et d’activistes.

Pourtant, il est prouvé que ce sont les pays les plus développés qui historiquement sont responsables de la majorité des émissions ayant causé le changement climatique : l’une des estimations auxquelles se réfère la Loss and Damage Collaboration montre que les pays du Nord sont à l’origine de 92% des émissions de gaz à effet de serre ayant causé le changement climatique actuel.

Les pays du Sud, qui sont en première ligne alors même qu’ils n’ont pas ou peu contribué à la crise climatique et qu’ils n’ont pas forcément les moyens financiers d’y faire face, réclament depuis 1991 la prise en compte de ces dégâts, et ils ont obtenu en 2022, lors de la COP27, la création d’un fond dédié, a rappelé le le NOWU, le média numérique environnemental de France Télévisions.

Des négociations toujours en cours

Ce fonds est donc à l’agenda des négociations, qui sont toujours en cours sur ce sujet. Entre la COP27 et la COP28, un comité de transition formé de 24 gouvernements a été chargé d’en définir le fonctionnement et il a publié son plan début novembre 2023. Il propose d’établir le fonds provisoirement, pour quatre ans, au sein de la Banque mondiale, sans préciser qui va y contribuer et à quelle hauteur.

Mais ce texte est très critiqué, notamment par les pays en développement et des ONG. Fanny Petitbon, responsable plaidoyer chez Care France y voit de nombreuses réserves. « On va se battre pour que le fonds ne soit pas hébergé par la Banque mondiale, qui continue d’investir dans les [énergies] fossiles et qui doit être réformée. Ensuite, il faut qu’il y ait un objectif financier pour le fonds. (…) Et enfin, il faut qu’il y ait une obligation pour les pays développés d’y contribuer », a souligné dans les colonnes du NOWU, la responsable plaidoyer de l’ONG Care France. De quoi prévoir des débats à la COP28, où cet accord doit être finalisé.

VivAfrik

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